Erdogan appelle Haftar à mettre fin à son «attitude hostile» Un recadrage qui ne dit pas son nom. Le président turc qui a mis les pieds dans le plat dans le conflit libyen, en annonçant l'envoi de troupes militaires, a appelé, hier, l'homme fort de l'Est libyen, Khalifa Haftar, à mettre fin à son «attitude hostile». Un message adressé au maréchal libyen lors d'une entrevue à Berlin avec le président russe Vladimir Poutine. «Pour parvenir à une solution politique et à la mise en œuvre des autres phases de la solution, l'attitude hostile de Haftar doit cesser», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors de cet entretien peu avant l'ouverture dans la capitale allemande d'un sommet international organisé pour mettre fin au conflit libyen. «Le cessez-le-feu et le retour au processus politique doivent être garantis au sommet de Berlin afin que la Libye puisse parvenir à la paix», a souligné le président turc, qui soutient le gouvernement Fayez al Serraj, chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU. Cessez-le-feu : Poutine regrette le refus du maréchal Le président russe s'est de son côté félicité du cessez-le-feu en vigueur depuis le 12 janvier (non signé par Haftar, Ndlr) auquel ont appelé Moscou-Ankara, qui jouent un rôle clé dans le conflit. «Même si certains incidents ont toujours lieu, les deux parties ont entendu notre appel et les combats d'ampleur ont cessé», a déclaré le président russe qui a mis en exergue le refus de l'homme fort de la Cyrénaïque de signer l'accord formel de cessez-le-feu, présenté par Moscou. «Mais nous ne perdons pas l'espoir que le dialogue sera poursuivi», a indiqué le dirigeant russe. Le conflit libyen «préoccupe sans doute toute l'Europe, parce que via la porte libyenne, largement ouverte (...) un afflux de réfugiés s'est dirigé vers l'Europe en provenance du Proche-Orient et de l'Afrique», a souligné Vladimir Poutine. Macron : l'envoi de combattants étrangers à Tripoli «doit cesser» Le président français, dont le pays avait piloté l'intervention militaire qui a mené la Libye vers le chaos, a demandé que «cesse» l'envoi à Tripoli de combattants syriens pro-turcs en soutien au gouvernement de Fayez al Serraj reconnu par l'ONU. «Je dois vous dire la vive inquiétude que m'inspire l'arrivée de combattants syriens et étrangers dans la ville de Tripoli, il faut que cela cesse», a déclaré Emmanuel Macron lors de la conférence sur la Libye qui s'est tenue, hier, à Berlin. Ankara est accusée d'avoir dépêché quelques centaines de combattants syriens sur place, en soutien à Fayez al Serraj, chef du Gouvernement d'union nationale reconnu par l'Organisation des Nations unies et en grande difficulté face à l'offensive de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle les trois-quarts du territoire libyen. «Ceux qui croient pouvoir en tirer bénéfice ne réalisent pas les risques qu'ils prennent pour eux-mêmes comme pour nous tous», a ajouté le président français. La présence de mercenaires russes en Libye, cette fois pour soutenir le maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, est également soupçonnée et la communauté internationale craint de voir le conflit dégénérer en «nouvelle Syrie». Boris Johnson veut «un processus de paix sous l'égide de l'ONU» L'objectif prioritaire du sommet de Berlin qui s'est terminé, hier, tard dans la soirée est de mettre fin aux ingérences étrangères en Libye, sujette à des appétits autour de ses importantes réserves de pétrole, devenue de facto une zone de jeux d'influence. Cela doit passer impérativement par un cessez-le-feu. Le Premier ministre britannique qui l'a appelé de tous ses vœux s'est dit prêt à envoyer des «experts» pour veiller à son respect. «S'il y avait un cessez-le-feu, nous pourrions évidemment faire ce que nous faisons très bien, c'est-à-dire envoyer des gens, des experts pour surveiller ce cessez-le-feu» mais pour l'instant, «il n'y a pas de cessez-le-feu en vue», a indiqué Boris Johnson, qui a assuré que le Royaume-Uni «va plaider aujourd'hui (Hier, Ndlr) en ce sens». «Le peuple libyen a assez souffert.» a souligné le Premier ministre britannique. Guterres «les pays étrangers s'engagent» Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a annoncé à l'issue d'un Sommet international à Berlin sur la Libye que les puissances étrangères s'étaient engagées à renoncer à une «interférence» dans le conflit dans ce pays. «Tous les participants se sont engagés à renoncer à des interférences dans le conflit armé ou les affaires intérieures de la Libye», a indiqué M. Guterres.