La réaction de la Centrale quant à l'accord paraphé, en décembre dernier, semble osciller entre soutien et inquiétudes. En tout cas, c'est ce qui ressort du communiqué rendu public hier par la Centrale syndicale. Au moment où l'UGTA affirme «son adhésion à tout partenariat qui contribue à promouvoir l'entreprise économique algérienne», elle semble reprocher au gouvernement de ne pas l'avoir associée au paraphe de l'accord d'association avec l'Europe. Sans aller jusqu'à critiquer le fond de cet accord, l'organisation syndicale s'est contentée de se laver les mains quant aux éventuels effets indésirables de l'accord. «L'UGTA ne comprend pas qu'elle n'ait pas été associée à un telle question essentielle alors que sa disponibilité au dialogue n'a jamais fait défaut.» Cette attitude de la part de la Centrale n'est pas une première. Certains partenaires sociaux lui reprochent d'ailleurs le fait qu'elle réagit toujours après coup. Les négociations avec l'UE ont duré plus de 5 années où l'UGTA n'a pas trop insisté pour s'imposer comme partenaire incontournable censé défendre les intérêts de la classe ouvrière qui a perdu plus de 20% de son effectif suite aux différents programmes de restructuration. En outre, il a fallu attendre plus d'un mois pour que le syndicat se prononce officiellement sur le principe de cet accord. Hormis les rares commentaires qui demeurent aussi timides qu'informels jusqu'à la publication de ce communiqué, l'UGTA n'a pas voulu se prononcer sur l'accord. Le secrétaire général de L'UGTA s'est d'ailleurs contenté de déclarer, à chaud, que «cet accord faisait planer la menace sur l'avenir de plus d'un million et demi de salariés du secteur public» sans pour autant développer. Cette position, jugée «floue», a mis la Centrale dans une situation tellement délicate, qu'il fallait réagir rapidement avant que son groupe de réflexion, récemment mis en place pour disséquer le texte de l'accord Algerie-UE, n'ait achevé ses travaux.. S'agit-il d'un rapport de force entre le syndicat et le gouvernement qui tenait à tout prix à parapher l'accord avant la fin 2001? L'autre son de cloche explique cet état de fait en indiquant que la Centrale a été prise de vitesse par le gouvernement. Cela étant, le syndicat sera, à coup sûr, porté à s'exhiber, d'une manière plus démonstrative, pour les besoins de sa propre base. L'on craint, d'ores et déjà, des débrayages dans le secteur mécanique qui se trouve menacé par l'ouverture du marché algérien à l'Europe. Ce qui gêne encore plus la Centrale, c'est le fait que le vent de la contestation dans le secteur de la mécanique ou celui des hydrocarbures n'a pas de rapport direct avec les accords. L'attitude équivoque s'accentue, en outre, à la fin du communiqué. Ce dernier indique qu'en tout état de cause, la position de l'UGTA vis-à-vis de cet accord ne sera finale qu'après la réception officielle du texte intégral. Autre ambiguïté puisque l'accord a été rendu public.