Le Conseil des ministres a tenu, hier, sa réunion périodique sous la présidence du chef de l'Etat. Au menu de cette seconde rencontre qui s'est déroulée via visioconférence, un ordre du jour assez fourni, pourrait-on dire. En tête des projets soumis à l'étude, il y a l'examen et l'adoption de l'avant-projet de loi de finances complémentaire pour l'exercice 2020. Annoncée il y a quelques semaines, puis reporté en raison de circonstances économiques exceptionnelles matérialisées par une chute historique des prix du pétrole, la LFC devait imprimer la nouvelle orientation socio-économique et surtout concrétiser des promesses faites par le président de la République, notamment sur la défiscalisation des salaires de moins de 30 000 dinars. Le communiqué de la présidence de la République qui a annoncé la tenue du Conseil des ministres n'a pas abordé ce détail, mais le président Tebboune a, lors du dernier entretien qu'il a accordé à la presse nationale, confirmé toutes ses promesses. La double conjoncture sanitaire et économique ne semble pas affecter profondément la détermination de l'Exécutif sur les aspects sociaux de son programme. Il reste que la LFC apportera certainement d'importantes coupes dans les budgets de fonctionnement et d'équipement. Le chef de l'Etat a déjà soutenu, à maintes reprises, qu'aucune décision restrictive du niveau de vie des Algériens ne sera prise. On rappellera à ce propos, son intention de réaliser entièrement le programme de construction de logements. Le président Tebboune qui a annoncé aux journalistes qui l'interviewaient ce vendredi, un taux de croissance appréciable dans les deux ans, s'appuiera certainement sur des dispositions contenues dans la LFC, en faveur de la production nationale, notamment. La LFC 2020 sera, à n'en pas douter, l'une des plus importantes des deux dernières décennies. Le ministre des Finances qui l'a confectionnée a dû jouer à l'équilibriste, tellement les tensions financières sont fortes, dans un contexte où les rentrées fiscales ordinaires et pétrolières seront grandement affectées par le Covid –19 et le confinement qu'il a imposé à toute la sphère économique et sociale. De fait, les budgets de la santé et de l'éducation qui ne devront pas être fortement impactés, ne laisseront que peu de marge pour d'autres secteurs. Le Conseil des ministres a également pris connaissance d'exposés relatifs à la réorganisation de l'année scolaire en cours, du système numérique d'encadrement et du suivi de l'approvisionnement du marché en produits de base, ainsi que la relance du dispositif d'appui à l'emploi des jeunes.