Borrell aura une intense activité dans notre pays. L'année 2006 s'annonce comme étant la plus riche en activités diplomatiques. Après les visites du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, les 8 et 9 février dernier, du président portugais sortant, M.Jorge Sampaio, samedi, et celle attendue, le 9 mars, du président Vladimir Poutine, c'est le président du Parlement européen, Josep Borrell Fontelles, qui effectue, à partir d'aujourd'hui jusqu'au 8 mars, une visite officielle à Alger. M.Borrell rencontrera le président Bouteflika, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bédjaoui, ainsi que les présidents des deux chambres, Amar Saâdani, président de l'APN et Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, a rapporté un communiqué rendu public sur le site officiel de la Commission européenne. M.Josep Borrell prononcera une allocution devant un auditoire de députés et de membres du Conseil de la nation, selon le communiqué. Le président du Parlement européen s´entretiendra également avec des représentants de la société civile, dont des ONG, des syndicats et des organisations patronales, précise la même source. D'ailleurs, à la veille de cette visite, le président du Parlement européen a été saisi par Reporters sans frontières, en vue d'évoquer avec les responsables algériens le dossier de la liberté de la presse, notamment les journalistes qui font l'objet de poursuites judiciaires. La visite de M.Borrell traduit, un intérêt accru de l'Union européenne pour l'Algérie. Sur un autre plan, il s'agit pour l'Union européenne de consolider sa place dans cet espace géostratégique. Par de nombreuses tentatives de financement et d'actions de proximité, les Américains se fraient de plus en plus un chemin en Algérie, dont ils veulent faire le pivot de la région. Les financements dégagés dans le cadre du Mepi, par exemple, procèdent de cette stratégie. Il convient de relever que l´aide fournie à l'Algérie en 2005, par la Commission européenne a atteint les 40 millions parmi les 850 millions d'euros alloués aux pays de la rive sud de la Méditerranée. L'aide pour l'Algérie a essentiellement porté sur le développement du secteur de l´eau (20 millions d´euros) et sur la modernisation de la police des frontières (10 millions d´euros). Il a été convenu, par ailleurs, d´apporter un nouveau soutien à la société civile (10 millions d´euros) en finançant plus de 150 projets proposés par des ONG nationales. L´accord de coopération qui régit les relations entre l´Union européenne et l´Algérie a été conclu en avril 1976. Non limité dans le temps, cet accord se fixe pour objectif de soutenir et d´accompagner le développement économique et social du pays. Il obéit à une approche «globale méditerranéenne» mise au point depuis 1972. Cet intérêt pour la rive sud du bassin méditerranéen a abouti en 1995 à la Déclaration de Barcelone qui met en place le partenariat euro-méditerranéen et à l´Accord d´association entre l´Algérie et l'Union européenne. Il a été paraphé le 19 décembre 2001 et signé le 22 avril 2002 lors du sommet euro-méditerranéen de Valence en Espagne. Aussi, le déplacement du président du Parlement européen intervient également à la veille de la tenue du Conseil de l'Accord d'association. Ce conseil se réunira en effet, dans les prochains jours pour faire le point sur l'état d'avancement de l'accord d'association, six mois après son entrée en vigueur. C'est la première fois qu'un président du Parlement européen se déplace à Alger. Habituellement, ce sont des délégations du Parlement européen qui se rendaient à Alger. La plus marquante a été la délégation ad hoc que le Parlement européen dépêcha à Alger, à la veille du déroulement de l'élection présidentielle d'avril 2004.