En Algérie, les autorités tentent tant bien que mal de calmer les esprits. La menace de la grippe aviaire sur le continent africain devient sérieuse. La crainte de voir ce virus se propager à l'homme est maintenant réelle. En effet, une personne est décédée en Egypte après avoir contracté le virus H5N1 de la grippe aviaire. L'information a été rapportée hier par la télévision d'Etat égyptienne qui a confirmé que les résultats des tests d'une femme décédée d'une forte fièvre à l'hôpital ont montré qu'elle avait été contaminée par le virus. «Le personnel soignant lui a immédiatement administré du Tamiflu mais la femme est morte peu après son hospitalisation. Les analyses ont été envoyées en Grande-Bretagne pour des tests plus poussés», a précisé la télévision d'Etat. Maintenant que la menace est à nos frontières, il ne reste qu'à accentuer les mesures de sécurité à même d'éluder une éventuelle avancée de cette épidémie qui ne cesse de faire des ravages à travers le monde. En effet, depuis deux ans, on a recensé pas moins de 200 cas à travers les quarante pays atteints par ce virus. En Algérie, les autorités tentent tant bien que mal de calmer les esprits. Une série de mesures ont d'ailleurs été prises. «Nous avons commencé dès 2003 à prendre les mesures nécessaires à terme de nous prémunir de cette épidémie dévastatrice» a indiqué à l'Expression une source du ministère de la Santé. Il convient de souligner en ce sens que parmi les mesures prises par l'Algérie, la production, jusqu'au mois de juillet prochain, de pas moins de six millions de boîtes de Saiflu. En sus, une enveloppe de 8,5 milliards de dinars a été mobilisée par le gouvernement pour l'acquisition de moyens de lutte contre la maladie. Au niveau de l'aéroport international Houari-Boumediene d'Alger, un comité local de sûreté a été mis en place. Il est présidé par un commissaire principal et composé de plusieurs secteurs, la santé, la douane, les représentants des compagnies étrangères et, bien sûr, Air Algérie. La cellule de crise travaille 24h/24 pour assurer la sécurité des passagers. En dépit de cette batterie de mesures, le risque demeure toujours présent. Cela est accentué par le retour des oiseaux migrateurs. Chose qui est fortement redoutée par les épidémiologistes. Néanmoins, du côté du ministère de la Santé, on nous a affirmé qu' «au retour, les oiseaux migrateurs empruntent des couloirs se trouvant au Maroc et en Tunisie. L'Algérie est certes soumise au danger, mais le péril est minime par rapport aux pays voisins» nous explique une source du ministère de la Santé. Pour étayer ses dires, notre interlocuteur a indiqué que la Tunisie se trouve à quelques kilomètres seulement de la Sicile. Le cas est pratiquement le même pour le Maroc qui se trouve à seulement quatorze kilomètres du détroit du Gibraltar. Ces deux régions européennes constituent en effet le «bercail» des oiseaux migrateurs. Par ailleurs, notre source a exprimé ses craintes quant à l'éventuelle mutation du virus H5N1. «La mutation du virus signifie que le virus se transmet de l'homme à l'homme. Et dans ce cas de figure, 50% des personnes atteintes par le H5N1 décéderont». Toutefois, ce ne sont là en fait que des hypothèses formulées par des scientifiques.