Le directeur de l'agence foncière de la wilaya de Tizi Ouzou, Saïd Aït Gueni Belkacem, dans une intervention à la radio locale, vient de lancer un appel aux investisseurs ayant bénéficié d'assiettes foncières pour lancer leurs projets ou se rapprocher de son agence, afin de procéder à l'annulation des actes de concession dont ils avaient bénéficié. Ces derniers sont donc appelés à choisir entre lancer les projets ou remettre les terrains acquis pour que l'Etat puisse les attribuer à des investisseurs qui vont réellement lancer des projets. Ce responsable, évoquant les quatre zones d'activité en cours à Tala Athmane, Makouda, Tadmaït et Tigzirt, révèlera que 233 actes de concession ont été délivrés jusqu'à présent, mais les investisseurs bénéficiaires n'ont pas encore lancé leurs projets respectifs, à l'exception d'une quarantaine qui sont en phase de lancement. Une situation qui a poussé l'Etat à revoir sa stratégie concernant ce dossier. Pour commencer, affirme-t-il, nous avons lancé l'opération de saisie des assiettes non utilisées. Les investisseurs qui n'ont pas encore lancé leurs projets ont été destinataires de mises en demeure dont une dizaine de lots sont en phase d'annulation des concessions. L'orateur révèlera que la majorité écrasante des investisseurs sont en phase de délivrance de permis de construire. «Ceux qui ne se rapprochent pas de notre agence pour poursuivre la démarche seront dessaisis de leurs assiettes», assure-t-il, précisant que cette catégorie est estimée à une soixantaine d'investisseurs concernés. Le directeur de l'agence foncière reconnaissait, par ailleurs, que les démarches administratives en vue de l'établissement de ces actes se faisaient au ralenti, ce qui a engendré d'énormes retards dans leur délivrance. Le même orateur reconnaîtra aussi le manque flagrant de ces zones d'activité, en moyens. Ces lieux, destinés à l'investissement, ne sont pas viabilisés pour permettre la réalisation des projets. La disponibilité des routes, le gaz et l'électricité sont une condition indispensable pour la bonne marche des investissements, dira-t-il, indiquant que l'agence foncière avait préparé des fiches techniques concernant cette situation et a demandé des enveloppes budgétaires au niveau de la direction de l'industrie et des mines, révélant que son institution a réclamé un budget de 302 milliards de centimes pour les travaux de viabilisation des quatre zones d'activité. Pour le moment, «nous sommes dans l'attente» affirme-t-il. Toujours au chapitre de la nouvelle stratégie adoptée par l'Etat dans la gestion des zones d'activité, l'orateur révèlera que l'agence a décidé d'impliquer les investisseurs dans la gestion et la recherche des solutions. Enfin, notons que la wilaya de Tizi Ouzou accuse un retard important en matière d'investissement, à cause d'une multitude de problèmes. L'absence du foncier n'est qu'un maillon parmi d'autres, qui engendre des retards énormes dans le développement. Les investisseurs, eux, réclament des moyens, comme un port sec, au lieu d'aller stocker leurs marchandises dans d'autres wilayas, comme Boumerdès et Alger. Il y a quelques années, ce projet a été inscrit pour la wilaya, mais il ne sera pas réalisé, pour des raisons inconnues. Même l'assiette destinée au port sec a été transmise à un projet de gare routière.