Relevant avec beaucoup d'inquiétude la situation économique du pays, Sami Agli, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen, Capc, a d'emblée, lors de son passage, hier, sur les ondes de la Chaîne 3, fait le constat d'une période très difficile pour les entreprises algériennes, et l'urgence d'entamer les réformes profondes dans des secteurs stratégiques. Mettant en avant les effets de la crise sanitaire, comme raison principale, Sami Agli évoque un redémarrage sur de nouvelles bases, de nouveaux paradigmes, précisant qu'«aujourd'hui, la réforme économique n'est pas un choix, mais une obligation. La situation est compliquée et nous la ressentons de jour en jour. Lorsque je parle de réforme économique, cela veut dire qu'il faut reprendre l'économie avec d'autres réflexes, avec une dé-bureaucratisation réelle qui sera ressentie sur le terrain, non au niveau déclaratif». S'exprimant sur les mesures mises en place par le gouvernement pour maintenir la vie économique en éveil, le président de la Capc, a été on ne peut plus clair sur le sujet, en considérant que «ces dernières n'ont peut-être pas suffi, mais elles n'ont pas été appliquées. Effectivement il y a des entreprises qui sont en train de fermer aujourd'hui. Il y a le feu à la maison, l'économie est en train de s'effondrer, on est en train de perdre des pans entiers de l'industrie nationale. On est tous d'accord sur le fait que la priorité est à la santé, mais je pense qu'il faut séparer le combat économique du combat sanitaire». Dans ce contexte, Sami Agli, convaincu que «quand l'économie va bien, tout le reste suivra après», a évoqué comme premières mesures pour atténuer les effets du Covid-19 sur l'activité économique, un soutien important des pouvoirs publics, pour aider les entreprises a se maintenir ou à redémarrer. «Soutenir avec des reports, est une chose, mais il faut arrêter toute pénalité, arrêter tout intérêt, et parler même d'une année blanche sur le plan fiscal et parafiscal». Précisant qu'il y a lieu de mettre en place un réel plan Marshall il dira: «Nous devons tous agir avec courage et responsabilité car nous n'avons plus le droit à l'erreur. Nous ne pourrons faire face au ‘'tsunami'' de la crise qu'avec des mesures courageuses sans précèdent. L'Etat doit tout mettre en oeuvre pour sauver l'entreprises». Insistant sur l'impératif de concrétiser sur le terrain, les décisions prises par les pouvoirs, publics, et appréhendant la difficulté d'application de certaines, telle que la réduction de 50% du budget de fonctionnement de l'Etat, Sami Agli considère qu'«il est vrai que la marge de manoeuvre est réduite face à la crise que nous traversons. Mais la volonté politique existe et des mesures ont été décidées. Il y a lieu de les mettre en application». Dans le même ordre d'idées, le président de la Capc, est longuement revenu sur les failles du système de gestion et de fonctionnement de l'économie nationale, essentiellement dépendante des revenus des hydrocarbures, et souffrant d'une absence de diversification, en expliquant que «la commande publique ne peut pas continuer à être la locomotive de la relance de l'économie nationale. Nous devons aller vers d'autres formes de financement et permettre au privé l'emprunt extérieur qui, crise sanitaire oblige, présente aujourd'hui des opportunités car, offrant des financements à des taux négatifs». Concluant son intervention sur la nécessité d'instaurer un meilleur climat pour les affaires, et un environnement sain pour les investisseurs, Agli préconise de taire les conflits et des différends, et de se concentrer sur les voies de sortie de crise, soulignant que «l'heure est à la réconciliation entre l'administration et l'entreprise, tout simplement entre nous tous. Nous aspirons tous à cette nouvelle Algérie. Il faut de la confiance et de l'apaisement».