Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a indiqué, hier, que la plupart des chantiers lancés par son département dans le cadre de la réforme du secteur de la communication sont «bien avancés». «La plupart de ces chantiers sont bien avancés, notamment ceux visant à mettre en place un cadre juridique adéquat pour régir le secteur de la presse électronique, la mise à jour des statuts de la télédiffusion-Algérie (TDA) pour la commercialisation des produits offerts par Alcomsat-1, la publicité et le sondage», a déclaré Belhimer dans un entretien accordé au quotidien national El Moudjahid. Il a expliqué que le premier chantier de ce plan d'action concerne le consensus conceptuel pour une pratique sereine et apaisée du métier qui «concilie liberté et responsabilité». Il a souligné, à ce propos, que «le professionnalisme des médias a pour base de départ le civisme et toute une chaîne de valeurs éducatives», alors que «la haine, le racisme, le régionalisme, le sectarisme, la violence expressive et toute autre forme d'exclusion» représentent exactement «l'exécrable antithèse de cette chaîne des valeurs éducatives» qui doit être «combattue sans relâche». Les neuf autres «chantiers» portent respectivement sur la garantie du droit à l'information dans un cadre pluraliste, le vide juridique dont souffre le secteur. Il énumérera plusieurs points dont, notamment «l'extension du réseau de l'information de proximité (...) l'amélioration de l'image de l'Algérie à l'étranger et aussi l'aide aux hebdomadaires et publications spécialisés, confrontés à d'énormes problèmes de financement». S'exprimant sur la réforme de la presse publique, le ministre a indiqué que dans «l'Algérie nouvelle, il n'existe pas de différence entre médias publics et médias privés» dont la mission commune est le «raffermissement de la liberté d'expression et la promotion du droit à l'information». Les médias publics audiovisuels et écrits sont appelés à se moderniser pour se transformer en «entreprises organisées en portails numériques offrant des produits variés». Il a souligné que les chantiers de la réforme se déclinent en deux grandes préoccupations qui sont: «le raffermissement de l'exercice démocratique» et «l'encadrement juridique des activités de communication» comme la codification de l'activité de presse électronique multimédia, la loi sur la publicité, le sondage d'opinion, les agences de communication, l'autorégulation de la presse écrite et le rapatriement juridique et technologique des chaînes de télévision privées. Pour ce qui est de la presse privée, il a indiqué que «le rôle de l'Etat est de réguler l'activité des journaux, de veiller au respect de la réglementation en vigueur et des règles de la concurrence, ainsi qu'à l'équité dans l'accès à la publicité publique». Au sujet de l'audiovisuel, Belhimer a relevé que «la loi organique sur l'information va engendrer la révision de la loi y afférente notamment en ce qui concerne l'élargissement du champ audiovisuel au privé pour englober les chaînes à caractère général et non plus thématiques, comme elles sont qualifiées injustement aujourd'hui». Faisant observer que «la cinquantaine de chaînes privées existant actuellement sont régies par le droit étranger, alors que six chaînes sont titulaires d'une accréditation provisoire pour l'ouverture de bureaux de représentation en Algérie». Concernant le volet réglementaire, le ministre a rappelé que «les chaînes de télévision publiques et privées, activant en Algérie, sont régies par trois textes réglementaires encore inefficients». Abordant le volet délicat des «prisonniers d'opinion», il soutiendra qu'il «n'existe pas de tels prisonniers en Algérie». «La Loi fondamentale énonce que le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté». Il ne faut pas, pour des motivations occultes, faire l'amalgame entre l'emprisonnement d'un journaliste pour délit d'opinion et le caractère sacro-saint de la justice lorsqu'un délit est commis, quand bien même par un journaliste», a-t-il expliqué. Par ailleurs et à une question sur les différentes campagnes médiatiques ayant ciblé l'Algérie, Belhimer a tenu à rassurer que «l'Algérie nouvelle, telle que déclinée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a bien évalué l'importance des enjeux à l'ère des guerres médiatiques, à visée néocolonialiste, et des cyberattaques». Il a rappelé que le chef de l'Etat «fait de la communication l'un des axes favoris de la nouvelle République à travers la création d'un environnement favorable au renforcement du professionnalisme des médias et des journalistes.