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«Les prix vont flamber»
Sofiane Bahbou, président de la confédération nationale des importateurs de viande, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 21 - 01 - 2021

L'Expression:Vous êtes interdits d'importation de viandes rouges. Comment se porte votre filière depuis l'annonce de cette interdiction?
Sofiane Bahbou: La filière étant à l'arrêt depuis déjà plusieurs mois, la décision n'a fait qu'officialiser une interdiction présente bien avant. Nous avons, dans un premier temps, été dirigés vers le ministère du Commerce, ensuite vers celui de l'Agriculture. Aucun des deux ne nous a donné une réponse convaincante. Nous avons tenu plusieurs réunions avec les cadres de l'un et l'autre ministère, mais il semble que les deux départements se rejettent la responsabilité de trouver une solution à l'interdiction d'importation des viandes rouges. Je dois vous dire qu'en cet instant, nous sommes dans le flou total. On ne sait pas ce qu'il adviendra de notre activité, même si à la Confédération nous sommes convaincus de notre rôle positif dans la filière viande. La non-réponse des départements ministériels de l'Agriculture et du Commerce est en train de ruiner des dizaines d'opérateurs économiques. La filière avec ce qu'elle compte de patrons et d'employés risque de disparaître. Et lorsque viendra le temps d'importer de la viande, le gouvernement ne trouvera plus de professionnels et sera dans l'obligation de se rabattre sur des amateurs, dont l'impact sur le marché de la viande sera terrible.
Vous avez mis en garde contre une hausse des prix des viandes rouges, consécutive à l'interdiction d'importation. Pouvez-vous nous dire l'état des lieux du marché en matière d'approvisionnement et de prix?
Lorsque on prend une décision brutale à l'encontre d'une filière économique qui avait sa place sur le marché en tant que fournisseur d'un produit qui trouvait facilement un débouché, l'on doit s'attendre à des conséquences immédiates. C'est ce qui arrive ces derniers mois. La décision ministérielle d'interdire toute importation de viande rouge a fait disparaître un acteur important de la filière qui est l'importateur. La demande qui, elle, est encore bien existante et s'exprime avec le même niveau, se retrouve face à une offre en forte baisse. Cela ne peut entraîner qu'un désordre général au sein de la filière, et par voie de conséquence, une augmentation des prix. C'est la pure logique du marché. Et je peux vous dire que ce qu'on observe ces derniers mois sur le marché de la viande rouge, n'est que la partie visible de l'iceberg. En se projetant dans un futur pas très lointain, on peut prévoir une désarticulation totale de la filière. Je précise que je ne veux pas accabler la production nationale, je l'encourage comme tout un chacun, mais je dis que la brutalité de la décision d'interdire les importations aura des conséquences néfastes sur le marché. Et je ne suis pas sûr qu'à long terme, cela serve réellement la production nationale.
Justement, en parlant du court terme, nous approchons du mois sacré de Ramadhan, période où les viandes rouges sont très sollicitées par les consommateurs. Craignez-vous une flambée historique?
Nous sommes persuadés que les prix augmenteront et cela pour plusieurs raisons, pas seulement en raison de l'inflation généralisée qu'on observe ces derniers jours. Les dernières décisions concernant notre secteur nous amènent à penser qu'elles se focalisent sur le mois sacré de Ramadhan, précisément et n'ont pas pour objectif la stabilisation de toute la filière sur le long terme. Ceci conduit au même scénario qui se répète à la même période et aussi à la même interrogation de savoir: quel prix et quelle quantité pour le mois sacré? Cette année ne fera pas exception. Pourtant, il est de notoriété publique que dans une économie de marché ouverte sur le monde, on se doit de faire en sorte de stabiliser une filière comme la nôtre. Cette manière de faire du protectionisme périodique ne sert pas l'intérêt des consommateurs. Ces derniers n'ont pas besoin de subir des fluctuations de prix ou de l'offre.
Les observateurs s'attendent à des importations ponctuelles spécial Ramadhan. Pensez-vous que cela soit une issue à la crise qui se profile?
Justement, comme je l'ai dit plus haut, ceci est loin d'être la solution. Cette forme de bricolage est obsolète et elle a montré ses limites au fil des années. Juste pour ne citer qu'une des conséquences sur lesquelles nous avons averti, sachez donc que le fait d'autoriser l'importation de la viande de manière subite, du jour au lendemain, à la veille du mois sacré cela créera une forte demande entraînant une hausse du prix de gros à l'étranger ce qui, logiquement, impactera le prix final au consommateur, prix qui, je tiens à le rappeler, est déjà au jour d'aujourd'hui historiquement élevé. Cette situation s'est déjà produite dans le passé. Au final, tant que les choses resteront instables nous continuerons à subir l'augmentation des prix et une carence de l'offre à l'année et nous continuerons à courir derrière le seul objectif qui est l'offre pendant le mois sacré de Ramadhan.
Quels sont vos rapports avec le ministère du Commerce?
Nous avons à plusieurs reprises été reçus et écoutés, mais comme vous le savez sûrement, le secteur ne dépend pas que de ce seul ministère, il y a aussi le ministère de l'Agriculture, ce tandem malgré nos différents allers retours et une écoute de leur part n'a pas réussi à concrétiser des solutions solides et viables. Nous sommes les premiers, nous les opérateurs économiques, à vouloir une stabilisation de la balance commerciale de notre pays et nous ferons tout pour y contribuer, mais nous ne voyons aucune logique quand on nous brandit le montant annuel de 180 millions de $US du secteur alors qu'à côté on continue à autoriser des produits loin d'être nécessaires à des montants supérieurs, voire doubles.Il est à noter aussi que nous avons émis un écrit au Premier ministre Monsieur Abdelaziz Djerad daté du 23/12/2020 pour une demande d'audience urgente faisant suite à sa décision d'arrêter les importations des viandes rouges (carcasses réfrigérées, congelées et sous vide).
Nous sommes toujours en attente, afin de solutionner de façon commune la crise qui se profile avant même que celle- ci ne devienne plus conséquente.


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