Entre protestation et polémique, on s'apprête à désigner la présidence du Sénat. A Milan une manifestation de grande envergure comprenant plus de 100.000 personnes s'est déroulée en présence du Professeur Romano Prodi. Cette journée de souvenir et de joie du jour libérateur qui a eu lieu en 1945, normalement, devait être le point de départ pour le futur gouvernement dans un esprit de renouveau, du renforcement de l'unité et de la solidarité de tous les Italiens, soit pour qui a voté le centre-gauche ou le centre-droite. Cette marche populaire s'est transformée en cris et sifflets, d'insultes et de colère des militants de l'extrême gauche qui participaient au cortège de «liberté, d'unité et de joie» et qui n'ont pas hésité à protester contre la ministre de l'Education Letizia Moratti du gouvernement Berlusconi, où sur des «striscione»-banderoles, on pouvait lire: «Moratti ministre des contre-réformes, Milan te répudie» et non seulement la manifestation populaire est devenue manifestation partisane, poussant la ministre Moratti à quitter le cortège de fête et de l'unité. Le fait le plus grave est que les mêmes manifestants extrémistes n'ont pas tergiversé pour mettre le feu aux drapeaux israéliens, d'où la colère de l'ambassadeur de ce pays en Italie, qui, dans un communiqué diffusé s'est élevé contre «le barbare comportement des fascistes de la gauche extrémiste, qui ont profané le sacré de la fête de Libération du 25 Avril». Tout le milieu politique du centre-gauche a condamné sans appel le comportement anti-démocratique de ces «autonomes» extrémistes, de Prodi :»une forte condamnation pour les faits qui sont survenus», Bertinotti: «brûler les drapeaux contredit l'esprit de la Libération» et exprime toute sa solidarité politique et humaine à la ministre Moratti. Mais la grande polémique est à venir en ces heures décisives, il ne faut pas oublier que vendredi 28 avril, première réunion des deux Chambres réunies pour le début des élections du futur président du Sénat - même si tout le monde sait que Fausto Bertinotti va à la présidence des députés- le fauteuil du Sénat annonce une rude et longue bataille entre les deux partis, chacun des deux veut mettre en bonne position son candidat choisi. Qui de Franco Marini (centre-gauche) ou de Giulio Andreotti (centre-droite) sera élu. Une assemblée houleuse et sans interruption attend les nouveaux barons de l'hémycicle des deux Chambres, où pour le moment, le seul parti qui peut gagner quelque chose en plus, durant ce mandat quinquennal est «La Lega Nord» d'Umberto Bossi, qui a mis à travers la chasse au fauteuil, une sorte de bâtons dans les roues, l'ex-ministre pour les Réformes Roberto Calderoli, en sachant que son candidat qui n'a aucune chance de passer au premier tour, peut monayer les voix de ses sénateurs qui sont au nombre de 13. A 16 h (italienne) de ce mercredi, nous apprenons qu'une rencontre s'est tenue entre le leader de «la Margherita» Francesco Rutelli et le candidat à la présidence du Sénat de la «Casa delle Liberte», le sénateur à vie Giulio Andreotti, que se sont-ils dits? N'oublions pas que Franco Marini est de «La Margherita», et que jusqu'à ce moment les prévisions données sont de 162 voix pour lui, si les prévisions sont justes, Marini peut être le futur président du Sénat, mais ce ne sont que des supputations sur du papier, le match se déroule à bulletin secret, meme si les «DS» parti des démocrates de la sinistra et ceux de «la Margherita» sont sûrs du résultat. Mais qui le sait..à la dernière minute, si Andreotti n'a pas la faveur de quelques sénateurs amis qui sont dans l'autre camp.