A quoi joue le Makhzen? En exhibant aux frontières algéro-marocaines, les symboles de l'entité sioniste, pense-t-il pouvoir faire peur à l'Algérie? Ou peut-être réussir à exaspérer sa population? Quel message cherche réellement à faire passer le Maroc à travers une énième provocation, autre la réalité bien connue qu'il soit un voisin sournois et belliqueux. Tellement sournois que l'Algérie doit décrypter ce qui se cache derrière les derniers agissements bas et abjects du royaume qui a autorisé un groupe d'israéliens et de Marocains, des promoteurs touristiques dit-on, à observer un sit-in à Oujda près de la frontière algérienne. La veille et dans la même ville, les autorités du Makhzen avaient interdit un rassemblement de soutien au peuple palestinien. Ce qui confirme qu'il ne s'agit là que d'une provocation. Mais pas uniquement envers l'Algérie et son peuple mais aussi envers le peuple marocain, comme l'a affirmé le journaliste indépendant Ali Lmrabet. Ce dernier considère, dans un tweet, que lorsqu' «un groupe de personnes vont, sous la protection de l'Etat marocain, dans un lieu précis et symbolique de la frontière» (algéro-marocaine), pour exhiber les symboles de l'entité sioniste, «c'est une manifestation politique». Il n'a pas tort. Car ce droit des Israéliens à manifester, à quelques mètres du sol algérien, n'est qu'un début. Bientôt ces derniers vont carrément occuper les terres et s'ériger comme les nouveaux voisins de l'Algérie. La démarche est déjà en cours et seul le front de soutien à la Palestine a compris le grand complot qui se trame contre son pays. Ce dernier ne cesse de dénoncer la visée du groupe sioniste «Mehadrin» qui s'est lancé dans la location des terres agricoles marocaines à vue d'oeil. Mehadrin veut accaparer 455 hectares de terres agricoles! N'est-ce pas ainsi qu'a commencé la spoliation de la terre palestinienne? Israël se cherche-t-elle une nouvelle Palestine? Si c'est le cas, le Makhzen lui prête bien le flanc en optant pour l'hypothèque de la sécurité alimentaire du Royaume au bénéfice de l'entité sioniste. Le Maroc qui a décidé de normaliser ses relations avec Israël contre la reconnaissance de l'ex-président américain Trump de la marocanité du Sahara occidantal, jubile sûrement en pensant avoir créé autant de désagrément à l'Algérie avec la présence sioniste dans sa proximité directe. Mais dans cette démarche belliciste, le roi risque de perdre sa couronne et son royaume. Dernièrement, faut-il le rappeler, le Maroc a recouru à un tir de drone, pour assassiner un commandant de la Gendarmerie nationale sahraouie. Une opération réussie grâce à l'assistance israélienne. L'usage de drones suppose l'existence d'un satellite capable d'orienter l'appareil et de lui fournir des détails très précis sur sa cible. Plus qu'une opération militaire, il s'agissaitt là d'une action politique et d'une grave escalade à nos frontières. Ultime provocation, Rabat ouvrait la voie à Israël par l'usage de ses drones pour se positionner désormais comme une troisième partie au conflit dans le Sahara occidental. L'entité sioniste planifiait de longue date une telle intervention pour un pied au sud de l'Algérie. Elle pense sûrement réussir, mais c'est compter sans l'entêtement de l'Algérie à préserver sa souveraineté. Certes, le Maroc a réussi à rapprocher la menace sioniste. La situation est grave, mais elle l'est pour le royaume encore plus que pour l'Algérie. Mohammed VI devrait bien revoir ses calculs car l'ogre qu'il pense avoir approvisionné pour avaler son voisin risque bien de se retourner contre lui. Quant à l'Algérie, elle saura bien se défendre.