«Le secteur de l'éducation n'est pas un champ pour les conflits politiques sous la couverture syndicale», déclare le ministre. Les multiples grèves lancées, cette année, dans le secteur de l'éducation ont été hier commentées par Boubakeur Benbouzid. En effet, après avoir gardé son «sang-froid», un long moment, à travers lequel il essayait de calmer les tensions en appelant les syndicats au dialogue, le ministre s'est montré quelque peu agacé jeudi dernier, à l'occasion de la session APN consacrée aux questions au gouvernement. Il a déclaré que «le secteur de l'éducation n'est pas un champ pour les conflits politiques sous la couverture syndicale». Sans les citer, le ministre a accusé les partis politiques, qui sont, selon lui, derrière le débrayage qu'ont connu les établissements scolaires. «La grève dans mon secteur n' a pas été spontanée. Il y a des partis politiques qui visent à déstabiliser le secteur de l'éducation. Je leur impute la responsabilité». Aussi, le ministre s'en est pris à ses directeurs de l'éducation qui étaient, selon lui, manipulés par ces courants politiques. A ce propos, M.Benbouzid a confirmé, une autre fois, que la décision d'interdire aux directeurs d'établissement d'exercer le travail syndical est irrévocable. «Je suis ministre de l'Education, mais pas un seulement interlocuteur des syndicats». Pour mettre fin à l'implication des directeurs dans les mouvements syndicaux, le premier responsable du secteur a réitéré sa détermination à appliquer, à partir de la prochaine rentrée scolaire, le décret exécutif n° 394-05 du 9 octobre 2005, relatif à la promotion des enseignants au grade de gestionnaire d'établissement, stipulant que chaque promotion passe par l'obtention d'une licence, le passage d'un concours et le suivi d'une formation d'au moins une année, pour les gestionnaires d'établissement. Par la même occasion, le ministre a promis de prendre des mesures strictes pour que pareilles affectations ne bénéficient qu'aux compétences. Dans le même contexte, plus précisément concernant les inscriptions sur les listes de qualification pour la promotion des femmes et des hommes du secteur de l'éducation, le ministre de l'Education nationale a affirmé que l'opération se déroule actuellement au niveau des directions de wilaya de l'éducation, et ce, conformément à l'accord gouvernement-Ugta conclu en 1998. A une question sur l'enseignement de la langue amazighe dans les écoles, le ministre de l'Education a affirmé que l'Etat oeuvre sans relâche à promouvoir la dimension amazighe dans les différents aspects de la vie et dans les différents domaines de l'activité sociale. «La langue amazighe, constitue l'un des trois fondements de l'identité nationale», soutient-il. Pour le nombre d'apprenants, le ministre a rappelé que l'enseignement de la langue amazighe a commencé en 1995 dans 16 wilayas au profit de 40.000 élèves de 9e année fondamentale et de 1re année secondaire, pour atteindre actuellement à 800.000 élèves à travers 11 wilayas. Le ministre rappellera également que le gouvernement a promulgué récemment deux décrets exécutifs pour régler tous les problèmes des enseignants non titulaires. Concernant le manque de professeurs spécialisés dans l'enseignement de la langue française, M.Benbouzid a indiqué que ce manque est estimé actuellement à 350 enseignants. Sur les 25.000 exerçant dans le cycle moyen, 146 enseignants répondent aux critères d'enseignement du français.