Pour lui, le principe de limiter le mandat du chef de l'Etat à deux mandatures seulement n'a pas de sens. «Je suis pour un troisième mandat du président de la République. Le principe de limiter le mandat du chef de l'Etat à deux mandatures seulement n'a pas de sens à mon avis puisque le mandat des élus au niveau du Parlement et des collectivités locales n'est pas déterminé dans le temps». C'est ce qu'a déclaré le ministre chargé des Relations avec le Parlement, M.Abdelaziz Ziari qui était l'invité de A coeur ouvert avec l'Expression. Connaissant bien les rouages du pouvoir, cet homme politique n'a pas hésité à exprimer avec franchise son propre avis sur la réélection du chef de l'Etat pour un nouveau mandat en 2009. «Je ne le cache pas, le président doit faire un 3e mandat», a-t-il sincèrement dit avant d'ajouter: «Pourquoi changer quelque chose qui marche?» Cette lecture faite par le représentant du gouvernement auprès du Parlement, laisse déduire qu'il y a effectivement une stabilité politique au sein du pouvoir. Le choix de Ziari n'est pas du tout fortuit. Il est basé sur une analyse approfondie du système politique actuel. Pour le ministre, la situation s'est nettement améliorée depuis l'arrivée du président Bouteflika à la tête du pays. M.Ziari ne s'arrête pas là. «Je ne suis pas en train de jeter des fleurs. Il faut reconnaître que l'Algérie d'aujourd'hui n'est plus celle des années 90», affirme-t-il avec conviction. Même s'il reste encore trois bonnes années pour l'achèvement du second mandat du président Bouteflika, ce militant fidèle du FLN se soucie d'ores et déjà de l'avenir du pays après 2009. Cette inquiétude s'explique par le fait qu'un changement à la plus haute magistrature pourrait probablement entraver ou remettre en cause tout ce qui a été construit durant des années. Il est vrai que le système politique connaît une stabilité relative ces dernières années, constate-t-il. Mais il n'en demeure pas moins qu'il n'a pas encore atteint la maturité. Ce fidèle militant du FLN partage entièrement l'avis de son secrétaire général, en l'occurrence Abdelaziz Belkhadem, sur une troisième mission constitutionnelle pour le président. M.Belkhadem, faut-il le souligner, avait déclaré récemment que «Dans le cas d'une révision constitutionnelle qui permettrait au président de se porter, à nouveau, candidat à la magistrature suprême, nous le soutiendrons car pour nous il n'y a pas d'après- Bouteflika». Afin de poursuivre les programmes de relance économique et de suivre les chantiers des réformes, Ziari voit qu'il est dans l'intérêt du pays de procéder à la révision de la Constitution. La modification du texte constitutionnel, selon lui, ne demande pas obligatoirement l'organisation d'un référendum. Pour lui, donner la possibilité au chef de l'Etat de briguer un troisième mandat n'explique guère une tentative d'accaparer les rênes du pouvoir. «Ce n'est pas un retour à la dictature puisque le peuple aura librement le choix de réélire ou non le président», justifie-t-il.