Une réunion est prévue demain pour fixer la date de ce débrayage. Rien ne va au niveau de la Banque algérienne du développement rural (Badr). Les travailleurs comptent organiser une grève pour dénoncer la mauvaise gestion du directeur à la tête de l'institution. C'est ce que nous a déclaré la présidente de la section syndicale de la Badr en marge du séminaire tenu dimanche dernier sur la privatisation à l'hôtel El Aurassi d'Alger. Selon notre interlocutrice, la banque connaît actuellement de sérieux problèmes financiers. «Alors que la Badr était classée première banque d'investissement en 2005, elle se retrouve, une année après, avec des difficultés financières», affirme-t-elle en impliquant la direction. Cette dernière, poursuit-elle, a refusé même d'appliquer la note portant sur l'augmentation des primes de rendement décidée par l'Abef. Devant cette situation, les travailleurs ne comptent pas baisser les bras et envisagent de recourir à la grève. Ils vont se réunir demain avec toutes les sections pour faire le point de la situation et arrêter la date-butoir de la grève. Cette réaction intervient, en effet, suite à la décision du conseil d'administration de la banque de fermer 22 agences régionales. La fermeture de ces agences traduit, bien entendu, un sérieux malaise. Preuve en est, que la banque n'accorde plus de crédit d'investissement depuis quelques mois. Le conseil d'administration justifie cette décision par le fait que les agences ne sont pas rentables. L'opération de liquidation des agences régionales a été entamée depuis un mois. Le feuilleton de la liquidation ne s'arrête pas là, d'autres agences seront également fermées dans les mois à venir. Le déficit que connaît la Badr, selon le conseil d'administration, est la conséquence directe de la spécialisation de la banque. Cette spécialisation dans le secteur agricole a fait perdre à la banque plus de 80% de ses activités. Afin de récupérer ses fonds, la Badr a attaqué 80% de ses clients en justice. Ces données font croire qu'au niveau de la banque, c'est la descente aux enfers. Il faut reconnaître que l'année 2006, a été catastrophique pour la Badr qui a fait l'objet de plusieurs scandales financiers. Pourtant, la même banque était la première banque publique qui a crée l'événement en annonçant un taux d'intérêt de 5,25% pour les crédits d'investissement, soit le crédit le moins cher et le plus attractif, dans la mesure où l'effort de réduction consenti est de l'ordre de 0,75 point, passant d'un taux de 6 à 5,25%.