La barre des 1000 cas quotidiens de personnes atteintes du coronavirus a été de nouveau franchie, ce jeudi, en Algérie. Une situation angoissante qui donne des sueurs froides aux autorités, à l'ensemble des experts de la santé, mais aussi au monde entier car, pour cette troisième vague qui frappe le pays, il est question du variant Delta. Cette souche de Covid-19 est très contagieuse et se propage à une vitesse fulgurante. Tellement foudroyante, que l'agence européenne chargée des maladies a prévu, hier, un fort rebond du nombre de cas de Covid-19 dans les prochaines semaines, avec près de cinq fois plus de nouveaux cas d'ici au 1er août, du fait du variant Delta et de l'assouplissement des mesures dans la zone de l'UE. Les chiffres confirment cette tendance à la hausse dans le monde entier, où, avec près de 480000 contaminations enregistrées quotidiennement cette semaine, une augmentation de plus de 15% a été calculée par rapport à la semaine précédente. L'Algérie ne fait pas l'exception et depuis une dizaine de jours, la courbe est ascendante, passant entre le 8 juillet et hier, de 620 cas à plus de 1100 cas. Ce qui représente presque le double. Et comme les épidémiologistes européens prévoient un fort rebond, cela pourrait aussi être le cas pour l'Algérie qui, il ne faut pas l'oublier, a, elle aussi, assoupli ses mesures avec une ouverture, certes contrôlée, des frontières, la réduction des heures de confinement à seulement quatre heures et le retour des transports entre régions. à cela s'ajoute un fait qui n'est pas des moindres, celui d'un large relâchement observé au sein de la population. Les Algériens, et après une longue période de stabilité de la courbe d'incidence des contaminations, gagnés par un sentiment de quiétude et de bien-être, ont vite cherché à se débarrasser des restrictions enjointes et à échapper au conditionnement de leur vie imposé par la pandémie sanitaire. Ce qui est, à forte raison, compréhensible, l'Homme étant, par instinct, attaché à sa liberté. Mais comme le combat mené contre le coronavirus est tout nouveau, il est plein de surprises. Aujourd'hui, un des variants de ce virus prend le dessus et gagne du terrain. Il n'y a pas d'autre solution pour le freiner que de revenir, au moins, au respect strict des mesures de prévention, avec le port du masque, le lavage fréquent des mains et la distanciation. sociale Et si cela ne suffit pas, il faudra accepter un retour au confinement, car ce sera le seul moyen qui préservera la vie. D'ailleurs, les professionnels de la santé ont réclamé, ces derniers jours, la mise en place de mesures plus drastiques, afin de casser la chaîne de propagation du coronavirus. Leur inquiétude se justifie par le grand risque de saturation des structures sanitaires. Ce risque est devenu persistant, surtout après le cri de détresse lancé par le directeur du plus grand hôpital d'Algérie. Le professeur Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha d'Alger, a affirmé que les patients atteints de Covid-19 sont de plus en plus jeunes, dont des femmes enceintes et des enfants. Il a indiqué que leur nombre s'est multiplié par huit, et que les formes développées de la maladie sont de plus en plus sévères. «Les décès augmentent de manière inquiétante» avait dévoilé le professeur Belhadj, non sans admettre, que le nombre de malades est tellement important, que le CHU a été amené à fermer tous ses services pour faire plus de place aux cas nécessitant l'hospitalisation. Cette situation de grande pression sur les hôpitaux est ressentie sur l'ensemble du pays, ce qui a décidé le président de la République à exiger l'augmentation des capacités d'accueil et à se préparer, en cas de besoin, à recourir à des navires-hôpitaux! Les choses ne sont pas simples, donc, et l'Algérie, qui enregistre un grand retard dans la vaccination, n'a d'autre choix que d'imposer les mesures de prévention en attendant d'atteindre un taux de vaccination pouvant assurer l'immunité collective. Cela va prendre un peu de temps. L'Algérie dispose actuellement d'au moins 5 millions de doses de vaccins et prévoit de recevoir une quantité de 3 millions mensuellement, ce qui suppose donc la vaccination, dans le meilleur des cas, de 1,5 million d'Algérien chaque mois. Il faudra s'attendre donc à ce que l'opération de vaccination s'étale sur 2022 pour atteindre le taux de 70% de la population qui garantira l'immunité. Les Algériens n'ont donc d'autre choix que de tenir le coup et d'accepter les restrictions. Pour pouvoir le faire, ils doivent garder à l'esprit la réalité amère: le variant Deta tue. Il se répand rapidement et touche même les enfants. à deux jours de l'Aïd, chacun doit penser à ceux qu'il aime et se rappeler que toute négligence ou inconscience, va lui coûter leur vie.