Un tel recrutement apparaît comme secondaire tant il y a, par ailleurs, du travail à accomplir. Jean-Michel Cavalli sera le prochain entraîneur de l'équipe nationale de football. C'est ce qu'il ressortait des déclarations du président de la FAF, M.Hamid Haddadj, hier matin, lequel estimait, avant la réunion, qu'il devait tenir avec le Français, que l'affaire était «réglée à 90%». Il s'agissait là de la seconde réunion qu'il tenait avec Cavalli ; la première ayant eu lieu la veille durant près de quatre heures. Il est certain qu'il a été question de sous, sachant que le Français ne vient pas gratuitement, et, de gros sous, même si la FAF prétend «que les prétentions de Cavalli sont dans nos cordes». Ceci dit-il importe peu que le futur sélectionneur national soit Cavalli ou tartempion. Le football algérien accuse un tel retard qu'il est utopique de croire qu'un entraîneur étranger, même le meilleur du monde va le sauver. Dans ses déclarations, M.Haddadj affirme que la mission de Cavalli consistera à qualifier l'équipe nationale pour la phase finale de la CAN-2008 puis pour celle de la Coupe du monde-2010. Un programme «bateau», tout ce qu'il y a de plus logique car il ne viendrait à personne de penser un seul instant, qu'on ramène un coach étranger juste pour faire de la figuration. Mais le réalisme doit être de mise. Avec les joueurs dont il disposera, Cavalli aura un travail des plus pénibles tant l'on sait le faible niveau de nos joueurs. Cela est dû, et on n'a pas cessé de l'écrire, à la carence en matière de formation de ces joueurs. Même les émigrés, auxquels on fait appel, n'ont pas les aptitudes pour répondre aux besoins de la haute performance, exception faite, peut-être pour Belhadj, le défenseur de Sedan et Ziani, l'attaquant de Lorient. Nous n'exagérons, d'ailleurs pas, en disant que cette génération de footballeurs est la plus faible depuis l'indépendance du pays en juillet 1962. Aussi, le recrutement d'un entraîneur national apparaît vraiment comme secondaire tant il y a un travail immense à réaliser sur le plan de la formation et du développement. Un travail qui serait vain sans la nécessaire restructuration des clubs et les moyens qu'il faudra mettre à leur disposition, des moyens qui ne sauraient se suffire d'un maigre hectare de terrain qu'on a donné à certains d'entre eux dernièrement. Ceci dit, il a été aussi question lors des deux réunions tenues avec Cavalli des adjoints (trois entraîneurs dont un pour les gardiens de but) qui travailleront avec lui. La piste Guendouz a été écartée puisque l'ex-joueur international a signé hier un contrat avec le club libanais d'Ennedjma. Du reste, il aurait été étonnant que Guendouz accepte un tel poste, lui, qui n'a pas cessé d'affirmer qu'il ne travaillerait qu'auprès d'un entraîneur de renom ce que n'est pas Cavalli. Le nom de Mustapha Heddane a également été évoqué mais l'intéressé indique n'avoir eu aucune proposition de la part de la FAF mais il dit qu'il serait honoré si on lui faisait appel. De son côté, Jean-Michel Cavalli, qui a quitté Alger, hier, devrait donner une réponse aujourd'hui à Haddadj après en avoir discuté avec les siens. Et si cette réponse est affirmative il devra commencer son travail le plus tôt possible puisqu'un match amical contre l'équipe nationale du Soudan est programmé pour le 4 juin prochain à Alger. Par ailleurs, l'Allemand Peter Schnittger est depuis mercredi dans nos murs pour discuter avec les responsables du MJS au sujet de la mission que l'on attend de lui. Apparemment, dans ces discussions la FAF est hors jeu alors qu'elle est censée diriger le football algérien. D'ailleurs, ses dirigeants n'étaient même pas au courant de l'arrivée de Schnittger et c'est un journaliste qui les a avertis, eux qui n'attendaient l'Allemand que le 15 mai comme annoncé précédemment. Interviewé, hier matin, sur ce problème sur les ondes de la Chaîne 3, M.Haddadj a orienté le journaliste sur le ministère («demandez-le à qui de droit»). Mais le président de la FAF a ajouté que l'instance qu'il dirige prendra ses responsabilités. Pour ce qui est de Schnittger, il aura comme, on le sait, la très importante mission de mettre en place un programme de formation de joueurs mais aussi des techniciens. Un travail immense qui demandera des moyens sur lesquels nous sommes revenus très souvent. Il restera à savoir si la volonté de prendre en charge ce problème est réelle.