Un Marocain, âgé de 35 ans, Najib Chaïb Mohamed, et un Algérien, âgé de 31 ans, Atmane Resali, soupçonnés d'être des membres actifs d'Al-Qaîda, ont été arrêtés hier à Hospitalet, dans le nord-ouest de l'Espagne. Les deux hommes étaient recherchés depuis novembre. On leur reproche essentiellement d'avoir séjourné dans l'appartement madrilène d'un des chefs présumés de l'organisation de Oussama Ben Laden. Il s'agit de Luis José Galan Gonzalez, dit «Yusuf Galan». Son réseau a reçu un coup décisif en novembre dernier, provoquant son anéantissement dans toute l'Espagne. Najib Chaïb Mohamed et Atmane Resali avaient réussi à passer entre les mailles du filet pour se réfugier au sein de la famille d'un des fugitifs résidant à Hospitalet, près de Barcelone. Ces arrestations, qui portent le nombre d'Algériens directement impliqués dans Al-Qaîda en Europe à huit en quelques jours seulement, ont été ordonnées par le juge d'instruction madrilène Baltasar Garzon, de l'Audience nationale, la principale instance pénale espagnole, dans le cadre de l'«Opération Datil» (datte en espagnol). Une opération qui a vu le jour après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. On reproche à la cellule où activait Resali sous la direction de l'imam Imad Eddin Barakat Yarkas, alias «Abu Dahdah», d'avoir eu des contacts directs avec Mohamed Atef, le bras droit présumé de Ben Laden. La mission du présumé terroriste algérien consistait à recruter des jeunes islamistes pour les enrôler ensuite dans les sections «combattantes» de Al-Qaïda. Le groupe était aussi mêlé à un réseau de trafic de cartes de crédit qui devait servir à financer le mouvement de Oussama Ben Laden en Europe. Ces arrestations viennent confirmer les révélations du quotidien El-Païs qui font état de l'existence sur le sol espagnol de plus de «200 personnes soupçonnées d'être liées à dix-sept organisations terroristes islamistes». Selon le journal ces islamistes «vivent depuis plusieurs années en Espagne étroitement surveillés par les forces de sécurité.» Ces islamistes sont en fait membres de «cellules dormantes» en contact permanent avec Al-Qaîda, le mouvement palestinien Hamas. L'on compte aussi parmi cette nébuleuse islamiste beaucoup de sympathisants du GIA qui se mêlent aux immigrés maghrébins, fortement présents en Espagne. Les relations de ces réseaux dormants avec les maquis algériens n'ont, pour ainsi dire, jamais cessé. Il est évident que Resali est susceptible de donner beaucoup d'informations intéressantes aux enquêteurs espagnols, mais aussi aux services de renseignements algériens.