Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, réunira, aujourd'hui, un Conseil des ministres. Plusieurs secteurs seront au menu. L'intérieur, la justice, les finances, le travail, l'industrie pharmaceutique, l'information audiovisuelle et la culture. Il est donc question d'un ordre du jour très chargé pour une période estivale. Il faut croire que la canicule, qui sévit ces derniers jours, ne rime pas du tout avec le farniente au sein du gouvernement, dont de nombreux ministres sont sous une pression quasi permanente depuis plusieurs mois. Il reste que, sur les fronts de la lutte contre les incendies et de la crise sanitaire, il semble que la tension, très perceptible cette dernière semaine, soit retombée, même si dans les deux cas, la vigilance reste de mise. Notamment dans la phase de l'après-incendies, où la construction de ce qui a été détruit par les flammes s'avère une entreprise difficile, sensible et très délicate. Le ministre de l'Intérieur, à travers ses démembrements à l'échelle des wilayas touchées par le sinistre, est interpellé pour lever tous les obstacles bureaucratiques susceptibles de se dresser contre les initiatives citoyennes, ainsi que les directives émanant des autorités centrales du pays. Le communiqué de la présidence de la République ne précise pas le contenu de l'exposé du ministre de l'Intérieur, mais l'on peut aisément deviner qu'un premier point sur la gestion des dossiers des sinistrés sera établi. Cela, en sus des mesures qu'il va falloir prendre à l'orée d'une rentrée sociale qui ne sera pas de tout repos. Les observateurs appréhendent des pluies automnales qui peuvent être problématiques. Un aspect, d'ailleurs, abordé, lors d'une récente rencontre, qui a réuni, par visioconférence, le ministre de l'Intérieur avec l'ensemble des walis de la République. Après un été très contrariant au double plan sanitaire et climatique, il faut se préparer à une rentrée tout aussi compliquée. Le dossier abordé par l'intérieur est, certes, volumineux, au regard des défis immédiats pour la sécurité et la santé des Algériens, il n'en demeure pas moins que l'exécutif n'entend pas en rester à l'aspect saillant de l'actualité du moment. D'autres secteurs figurent donc au menu du Conseil des ministres. Le communiqué de la présidence de la République évoque, entre autres, l'information audiovisuelle. Un secteur stratégique, mais également le talon d'Achille de la stratégie de communication de l'Exécutif, en ce sens que le pays cumule un immense retard en la matière. Les Chaînes nationales de télévision ont très peu de prise sur l'événement et ne peuvent, en l'état actuel des choses, constituer un «bras armé» de l'Etat dans la guerre médiatique qui fait rage à l'échelle régionale et internationale. Un déficit juridique et législatif qui réduit considérablement la force de frappe de nos médias. C'est dire l'importance du secteur et l'opinion nationale est en attente de ce qu'il sortira du Conseil des ministres concernant ce point précisément. Le secteur des finances, dont on a déjà un petit aperçu des intentions de l'Exécutif le concernant, à travers les informations qui ont circulé sur une probable ouverture des capitaux de certaines banques publiques, apportera certainement son lot de surprises, lors de la présentation que fera le Premier ministre, également ministre des Finances, dans ce Conseil des ministres. Il convient de souligner, au passage, que cette réunion intervient dans un contexte économique moins tendu, au lendemain des chiffres optimistes révélés par l'Office national des statistiques, annonçant un retour de la croissance économique au premier trimestre de l'année en cours. Tout indique que la courbe haussière du PIB se confirmera pour les deux autres trimestres, grâce, notamment à une reprise des activités et une prouesse inédite des exportations hors hydrocarbures. Le Conseil des ministres entendra des exposés émanant des ministres de l'Industrie pharmaceutique et de la Culture.