Le président de la République vient de donner le coup d'envoi de l'ouverture de l'activité audiovisuelle à travers l'avant-projet examiné et adopté dimanche dernier en Conseil des ministres. Par cette nouvelle loi, le président Bouteflika, qui avait annoncé en avril 2011 une série de réformes, touchant notamment le secteur de l'information, vient de mettre fin à tout équivoque sur ce secteur stratégique. La décision était tant attendue par les professionnels qui se préparent déjà à booster et donner une autre dimension au secteur dont la vigueur et l'évolution conditionnent la bonne santé démocratique du pays. Cette nouvelle loi, qui sera présentée au Parlement au cours de sa session en cours, sera confortée par la création d'une autorité de régulation de l'audiovisuel. Elle a pour objectif majeur d'encadrer l'activité du paysage audiovisuel national afin d'éviter la même expérience qu'a vécue le secteur de la presse écrite lors de son ouverture. Ahmed Hamdi, le recteur de l'Institut national de l'information et de la communication, estime que l'annonce de l'ouverture du champ de l'audiovisuel aux investisseurs privés est venue à temps. Selon lui, « cela ne veut pas dire que le secteur sera ouvert à qui veut. L'audiovisuel est un secteur très sensible et l'Etat doit mettre des balises que tout éventuel investisseur doit respecter à travers un cahier des charges », fait remarquer cet universitaire spécialiste de l'information et de la communication. Il dira que l'autorité de régulation doit être gérée par des journalistes et des experts en la matière. Il estime également que le secteur doit être ouvert en priorité à des professionnels car, selon lui, la diffusion de l'image est très importante. « Elle peut apporter un plus comme elle peut charrier des aspects négatifs sur les secteurs économique, politique et même diplomatique. » Ahmed Hamdi considère que si l on veut éviter la clochardisation du secteur, il faut le mettre sur les rails, les rails du professionnalisme, de la concurrence et du respect de l'éthique ». L'expert reste convaincu que le secteur de l'audiovisuel en Algérie va connaître un boom dans les années à venir. Toutefois, l'Etat prévoit d'imposer des mesures qui devront permettre au champ audiovisuel d'être à l'abri de toute manipulation émanant du monde de la finance.