L'amélioration de la situation sécuritaire et la donne du gaz ont joué en faveur des Algériens. L'Europe s'engage à ouvrir les discussions sur l'attribution des visas pour les Algériens. A partir de Bruxelles, où il a conduit, hier, une délégation à la première session du Conseil d'association Algérie- UE, le ministre des Affaires étrangères, M.Mohamed Bedjaoui, a pesé de tout son poids pour amener les partenaires européens à réviser la procédure d'octroi des visas pour les ressortissants algériens, qui est jugée, lourde, et de surcroît, discriminatoire. Rien pour le moment n'a filtré sur la manière de procéder des Européens, mais tout porte à croire, si on prend en considération l'évolution des événements, que la requête de l'Algérie sera prise en charge. Avant cette date, la France, et au lendemain de la visite de son ministre des Affaires étrangères, M.Philippe Doust-Blasy, a exprimé son intention d'ouvrir des négociations avec des partenaires de l'UE au sujet des visas dans le cadre de l'espace Schengen. Un accord est sur le point d'être ficelé, dans ce sens sur la suppression de l'obligation de l'accord préalable. Mais il faut savoir que l'espace Schengen comprend aujourd´hui seulement treize Etats de l'UE, (l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, la Grèce, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède). L'engagement pris hier, à Bruxelles, concernera tous les pays de l'UE, y compris l´Irlande et la Grande-Bretagne, d'où l'importance de cette décision. La question des visas est jugée «prioritaire» par la délégation algérienne. La circulation des personnes entre l'Algérie et le continent européen a fait l'objet de discussions profondes et complexes dans le cadre de l'accord d'association. Le volet sécuritaire a été le principal argument évoqué par les Européens pour justifier de la position vis-à-vis de l'Algérie. Hier, les Européens ont salué les progrès réalisés en termes de sécurité intérieure. Autre détail important qu'il ne faut pas perdre de vue c'est la donne du gaz. Face à une dépendance croissante à l´égard de ses importations de gaz et pétrole, l´UE tente de développer une politique énergétique commune avec ses principaux partenaires. L'Algérie est l'un des premiers. Le protocole d'accord portant sur l'énergie, secteur non couvert par l'accord d'association, devra être finalisé, selon M.Bedjaoui, vers la fin du mois de mai. Ce dernier, qui a rappelé que l'UE est le «principal partenaire» de l´Algérie en matière énergétique, a affirmé que «nous sommes disposés à pousser cette relation encore plus en avant», rappelant la fiabilité de l'Algérie, avec laquelle les Européens n´ont «jamais eu d´interruption d´approvisionnement». L'UE s'est dotée d'une stratégie énergétique qui reconnaît à l'Algérie un «rôle stratégique» et «croissant», notamment dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL), et préconise l'établissement d'un partenariat stratégique. Cette stratégie vise à assurer à l'Europe la sécurité et la sûreté des approvisionnements, leur régularité et leur prévisibilité. L'autre, point «positif» arraché par la délégation algérienne qui s'est rendue à Bruxelles, c'est le soutien de l'UE pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Un processus qui tarde à se concrétiser sur le terrain. L'Europe semble, sur ce point aussi, prendre en considération les «reproches» formulés par les officiels algériens, à leur tête le chef du gouvernement, qui a sollicité une meilleure coopération de la part des Européens, à l'occasion de son déplacement à Bruxelles, le mois de février.