La diplomatie algérienne amorce, depuis des semaines, une nouvelle ère marquée par une activité intense et une célérité remarquable, en vue de trouver des solutions pacifiques à nombre de crises au niveau régional. Après la Libye, la Tunisie et la crise du barrage de la Renaissance, principaux dossiers traités lors de la tournée effectuée fin juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a plié bagage, mer- credi dernier, pour Bamako où il a effectué une visite de travail de deux jours afin d'imprimer une nouvelle dynamique au processus de paix et de réconciliation malien. Une visite qui vient en complément à la conférence sur le rôle de la Mission onusienne dans la stabilité du Mali et la sécurité de l'espace sahélo-saharien, tenue en début du mois à Alger et qui avait offert l'occasion au ministre des Affaires étrangères de discuter de l'état de la mise en oeuvre de l'accord de paix au Mali avec le chef de la Mission des Nations unies, El-Ghassim Wane. En sa qualité d'envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le chef de la diplomatie, accueilli à son arrivée à Bamako par son homologue malien, Abdoulaye Diop, a été reçu jeudi par le président de la transition au Mali, le colonel Assimi Goita auquel il a transmis le message du président Tebboune portant sur les relations bilatérales et les perspectives du renforcement du partenariat stratégique qui lie les deux pays. L'audience a donné lieu également à un échange de vues sur les progrès réalisés dans le cadre du processus de paix au Mali. Selon les sites maliens, Ramtane Lamamra a considéré que la paix et la réconciliation sont à portée de main, qu'il faut faire preuve d'audace, de courage politique, mais aussi de générosité et de responsabilité. «Je pense que les Maliens ont vocation à se retrouver et à vivre ensemble dans l'harmonie, la sécurité et la dignité», a-t-il déclaré. Ramtane Lamamra, reçu également par le Premier ministre, chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maiga, a évoqué les priorités du gouvernement malien dans la perspective de la tenue des élections devant marquer la fin de la transition en cours. Maiga qui a salué l'engagement renouvelé de l'Algérie pour la restauration de la stabilité au Mali, n'a pas manqué d'expliquer les priorités de la transition: l'amélioration de la sécurité sur l'ensemble du territoire national, la justice qui s'apparente à la fin de l'impunité et la refondation de l'Etat. Il a aussi insisté sur la qualité toute particulière de la relation algéro-malienne affirmant que l'Algérie «pays ami doit être un élément essentiel dans la politique extérieure et sécuritaire du Mali». Avec le président du Conseil national de transition (CNT), le colonel Malick Diaw, les discussions ont porté sur l'appui de l'organe législatif à la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, ainsi que sur les perspectives du renforcement de la coopération entre les institutions législatives des deux pays. Dans le prolongement de la 17ème session du Comité bilatéral stratégique tenue récemment à Alger, le chef de la diplomatie a tenu une séance de travail avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, afin d'aborder les projets de coopération bilatérale, le processus de paix et de réconciliation, ainsi que les questions d'actualité, en particulier dans l'espace sahélo-saharien et en Afrique. S'agissant de l'importante question portant sur l'accélération de la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger, les deux parties ont convenu de poursuivre la mise en oeuvre du processus auquel toutes les parties maliennes ont renouvelé leur attachement dans leurs interactions avec Ramtane Lamamra à l'occasion de cette visite. C'est dire que cette visite a enregistré un succès sur tous les plans et l'Algérie, qui attache une grande importance à la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix au Mali, peut se réjouir d'avance de voir bientôt le Mali rompre définitivement avec sa crise.