La loi glorifiant le colonialisme a largement contribué aux réticences des investisseurs français en Algérie. «On aimerait bien que les confits verbaux entre l'Algérie et la France s'atténuent rapidement car les deux pays sont destinés à un futur très prometteur». C'est avec ces propos que s'est exprimé hier le professeur Francis Moaty, représentant de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris sur les relations algéro-françaises. Une attitude manifestée par la majorité des hommes d'affaires français qui projettent de tisser des relations profondes, basées sur la confiance, avec notre pays. Participant à la 2e édition du colloque sur «l'intelligence économique, outil de management et d'administration», organisé par Network Telecom Security Solutions (NT2S), M.Moaty a souligné que, sur le plan économique, les Français sont de plus en plus intéressés par les opportunités offertes par le marché algérien où le climat des investissements est prometteur. Les hommes d'affaires algériens et les chefs d'entreprise portent également un grand intérêt aux expériences françaises dans le domaine de la gestion et du développement des PME. Force est de constater que malgré la tension qui règne depuis quelque temps entre les deux pays, les relations économiques n'ont cessé de s'amplifier. Les engagements de plusieurs entreprises françaises, notamment financières et industrielles, sont venus conforter, en fait, la relance de la coopération entre les deux pays après une rupture de quelques mois causée par la polémique provoquée par la loi adoptée par le Parlement français le 23 février 2005. Officiellement, c'est cette fameuse loi glorifiant la colonisation qui est à l'origine du récent froid entre les deux pays et du retard de la signature du traité d'amitié prévue «avant fin 2005» et qui est toujours en attente. Il faut dire également que la volonté des hommes d'affaires français à conquérir le marché algérien est considéré comme un signe de rapprochement politique et économique des deux pays. Les visites des représentants du gouvernement français en Algérie confirment notamment la place qu'occupe notre pays, considéré diplomatiquement très fréquentable, économiquement prometteur et pacifié et courtisé de toutes parts. A en croire le professeur Moaty, il ressort la volonté des entreprises françaises à travailler avec l'Algérie. Il s'appuiera sur les dernières estimations de l'assureur-crédit français à l'exportation, la Coface, qui considère l'Algérie comme «un marché-cible par excellence». L'agence, très influente concernant l'Algérie sur les autres sociétés occidentales de garantie des crédits, a nettement amélioré ces dernières années le classement du risque Algérie. Le reclassement de l'Algérie de la catégorie B à A4 est en fait une incitation, à l'adresse des entreprises, à venir investir en Algérie. M.Moaty n'hésitera pas de soulever, en outre, la problématique de l'intelligence économique, thème du colloque, qui est, selon lui, très importante dans le développement des entreprises. Pour lui, l'intelligence économique utilise les méthodes de management et les techniques ayant pour objectif d'apporter des informations à l'organisation, c'est-à-dire à enrichir le «savoir» de l'organisation (entreprise Etat association, ONG...) à des fins de développement et de protection contre les menaces la visant (déstabilisation, espionnage, vandalisme, voire terrorisme), d'abord en les anticipant. Cependant, il a tenu à préciser que l'intelligence économique se distingue de l'espionnage économique car elle utilise exclusivement des moyens légaux. Pour sa part, M.Sofiane Saadi, directeur de NT2S et organisateur du colloque dira que l'objectif de cette rencontre est de concentrer la réflexion des participants sur ce que peut apporter l'intelligence économique devant les enjeux du passage de l'Algérie à l'économie libérale, de l'ouverture de son marché à la mondialisation et des requis de l'union européenne et de l'organisation mondiale du commerce.