On pensait vivre la dernière saison du long feuilleton des importations des véhicules neufs. C'était sans compter sur les talents de «scénaristes» du ministre de l'Industrie et ses cadres! Hier, ils nous ont offert un nouveau rebondissement qui risque de prolonger encore ce «navet»! On a eu droit à des annonces fortes faites par le premier responsable du secteur qui ont aussitôt été désavouées par son... DRH! Ainsi, Ahmed Zeghdar est intervenu sur le plateau de la chaîne de télévision privée, El Hayet, pour expliquer comment vont se concrétiser les orientations du président Tebboune. Il a clairement annoncé que le nouveau cahier des charges régissant cette activité sera finalisé d'ici la fin du mois de janvier prochain. «Les agréments définitifs seront délivrés dans les délais réglementaires», a souligné le ministre. «Nous allons statuer sur ces dossiers très vite, conformément aux recommandations du chef de l'Etat», a-t-il soutenu, non sans rassurer les Algériens sur le fait que les véhicules neufs seront disponibles sur le marché en 2022. Une nouvelle qui a vite fait le tour du pays. Le marché de l'occasion a même «frémi». Une légère baisse des prix a été constatée. Néanmoins, les citoyens n'ont pas eu le temps de célébrer cette bonne nouvelle qu'elle a vite été démentie par un haut cadre du même ministère. Quelques heures après son «chef», le directeur des ressources humaines et des affaires juridiques, Bachir Kechroud, est invité sur le plateau d'une autre chaîne de télévision privée, en l'occurrence, Echourouk News. Il contredit clairement son ministre. «Le nouveau cahier des charges sera dévoilé à la fin du mois de mars», a-t-il attesté. Il y a carrément une différence de 2 mois entre les deux annonces! Une telle approximation est inacceptable à ce niveau de responsabilité. Surtout pour un dossier aussi sensible que celui des voitures. Il tient en haleine les Algériens depuis plus de 2 ans, ils suivent minutieusement toute petite bribe d'information le concernant. Qui a tort, qui a raison? Que se cache-t-il derrière ce camouflet? Le ministre s'est-il précipité en faisant son annonce? Le DRH est-il venu «corriger» cette erreur? N'ont-ils, tout simplement, pas accordé leurs violons? En tout cas, une chose est certaine, les importations ne seront pas d'actualité, du moins, pas avant l'été prochain. Si le cahier des charges est adopté fin mars, il faudra attendre que les concessionnaires se conforment à ces nouvelles obligations. Il faut aussi attendre que leurs «nouveaux» dossiers soient étudiés, avant que l'agrément ne leur soit, enfin, délivré. Mais ce n'est pas la fin du calvaire. Entre la commande, l'importation, l'homologation, la domiciliation bancaire et le dédouanement, les experts assurent qu'il faut au moins 3 autres mois pour voir des véhicules neufs circuler sur nos routes. Les plus optimistes tablent sur la rentrée prochaine, c'est-à-dire au mois de septembre 2022. Les plus pessimistes pensent que l'on se dirige vers une nouvelle année blanche. Dans les deux cas, cela va complètement en contradiction avec les instructions «fermes» données par le premier magistrat du pays. Abdelmadjid Tebboune a ordonné la révision immédiate du cahier des charges, fixant les conditions d'importation des véhicules et l'accélération de l'annonce des concessionnaires agréés. Une sortie amplement plus claire qui présageait que l'achat d'une voiture neuve en 2022, allait être une réalité.Pourquoi alors ça «broute» encore? Sommes-nous face à un exemple concret du blocage des décisions présidentielles dénoncé par le chef de l'Etat lui-même? Cela y ressemble fortement. Ce nouveau cafouillage ne risque pas de passer sans conséquence. Certains «moteurs» vont couler...