On reconnait la pate d'un réalisateur à la signature de ses plans et Anis Djaâd fait partie de ceux-là! Son dernier film qui est son premier long métrage est le fruit de sa bonne expérience cinématographique où il a eu à s'essayé avec brio sur trois courts métrages, à savoir «Le hublot» en 2012, suivi en 2014 de «Passage à niveau», puis par «Le voyage de Keltoum» en 2016. Avec La vie d'apres, Anis Djaâd signe une oeuvre majestueuse qui rend compte encore à nouveau de la réalité d'une certaine Algérie, parfois méconnue ou souvent sciemment ignorée. Tout part d'une rumeur dans un village. Une rumeur qui contraint la mère, suivie par son fils, à quitter sa maison. Dans La vie d'après, on suit ainsi les péripéties de deux personnages qui vont emmagasiner les drames pour survivre...Jusqu'à le point de non-retour....Dans ce road movie, nos anti- héros tournent en rond. Le mouvement est déréglé, d'autant que le rythme de vie de nos personnages marchent au ralenti même s'ils parviennent à avancer par moment, tant leur parcours du combattant se retrouve en butte le plus souvent à des obstacles. Ces derniers relèvent le plus souvent de l'ignorance crasse et l'injustice sociale du pays, quand ce n'est pas la lâcheté, la hogra et surtout une certaine mentalité rétrograde envers la femme, dont le réalisateur remet en cause, assurément, en la traquant au vitriol. L'image chez Anis Djaâd suinte la mélancolie. Le silence est assourdissant. En partant, Hadjer, la tragédienne, incarnée par la sublime Lydia Larini, tente de se reconstruire une vie avec son fils Djamil alias Ahmed Belmoumene, mais moult circonstances l'en empêchent. Si elle arrive plus ou moins à se stabiliser, son fils, lui, voit ses ailes brisées....En effet, après leurs mésaventures avec le méchant, campé par Samir El Hhakim, à leur rencontre avec Kader, campé par feu Djamel Mbarek, l'on se dit que le happy end est proche..Mais la fatalité va vite les rattraper. Dans La vie d'Apres, Anis Djaâd questionne notre rapport à l'Autre, notre responsabilité vis-à-vis de l'Autre en tant qu'être humain, avant d'atteindre, sans doute,...La vie d'après! «C'est votre film, vous les femmes, et j'en suis fier. Contre cette société de machistes, je me bâttrai», nous avouera le réalisateur. Voila qui est dit.