S'exprimant sur la pénurie de certains produits alimentaires, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a insisté, jeudi à Alger, sur l'aspect conjoncturel de la situation, expliquant que «les choses reviendront à la normale durant les prochains jours. La pénurie de certains produits de consommation, telle que l'huile de table, qu'a connue récemment le marché national était due principalement à une perturbation dans la distribution. Se voulant particulièrement rassurant sur la perturbation d'approvisionnement de l'huile de table, le Premier ministre a tenu à indiquer que«les besoins nationaux en ce produit s'élevaient à 1.600 tonnes/jour, tandis que la production avait atteint plus de 2.000 tonnes/jour, avec une capacité supplémentaire dépassant les 400 tonnes/jour, ce qui permettra de couvrir tous les besoins nationaux». Cependant, sur le terrain, cette perturbation ne peut s'expliquer uniquement par un déséquilibre entre la distribution et les inventaires de fin d'année, dans la mesure où ces derniers n'ont pas engendré la même situation de stress chaque année, ce qui dénote de la présence et les effets de la spéculation, qui continuent de miner l'économie nationale. Néanmoins, il est incontestable que devant les perturbations qui ont touché les plus fortes économies du monde, la donne a changé en faveur d'une augmentation de toute la logistique affectant les prix des marchandises en imposant un nouvel ordre économique, dicté par les impacts de la crise sanitaire. Dans ce sens, Benabderrahmane a tenu à préciser que «les prix des produits de consommation, au niveau mondial, ont connu une importante hausse, en raison des conditions climatiques et de la hausse du coût du transport maritime de la Chine vers l'Europe et aussi de l'Europe vers l'Algérie, qui a quadruplé».Une situation qui a forcé un bon nombre de pays à revoir leurs politique de gestion, en se penchant vers certaines restrictions en matière de soutien social. Ce qui n'a pas été le cas pour l'Algérie qui, en dépit de la situation et en phase de concrétiser des réformes profonds en matière de gestion et de régulation du marché de consommation. Une ligne rouge, que l'Etat tient à préserver, en dépit de la complexité de la situation qui impose cependant de se pencher sur l'impératif d'une politique de subventions ciblées. Une tâche qui s'annonce difficile qui ne peut être concrétisée qu'avec la finalisation des actions profondes menées par les pouvoirs publics pour assainir les institutions des effets de la spéculation, de la bureaucratie et de la corruption.