Les cours de l'or noir s'envolent. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, pour échéance en mars s'échangeait à 87,0 dollars, hier, à 14h10, heure algérienne pour progresser de 1,12 dollar par rapport à la séance de la veille. Il avait atteint un peu plus tôt 88,13dollars, son niveau le plus haut depuis le mois d'octobre 2014. Une opportunité inouïe pour l'Algérie qui est bien décidée à faire de l'année 2022 une année économique. Cela augure, en effet, de substantiels revenus qui serviront à mener à bon port le plan de relance économique initié en août 2020 par le président de la République, en finir avec les projets inachevés à l'instar de celui de la nouvelle ville de Boughezoul dont le dossier a été examiné lors d'une réunion du gouvernement présidée, le 5 janvier dernier, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la transition économique du pays, la réduction de son addiction à l'or noir, ne peut se faire sans l'appui d'un secteur pétro-gazier, sans un niveau de baril de pétrole «élevé». Et c'est le cas aujourd'hui. Demain encore plus. Le retour d'un baril à 100 dollars n'est, en effet, plus une chimère, une vue de l'esprit. Les spécialistes, les institutions financières parmi les plus crédibles l'évoquent avec insistance. Goldman Sachs s'attend à ce qu'il affiche 100 dollars à partir du 2ème trimestre de 2022. Sur quels arguments repose ce pronostic? La Banque américaine soutient que la demande serait moins impactée qu'annoncé par le nouveau variant du Covid-19 Omicron qui serait moins dangereux tout en mettant l'accent sur une offre qui connait de sérieuses perturbations. «Cela a maintenu le marché mondial du pétrole dans un déficit plus important» que prévu, ont souligné les analystes de Goldman Sachs dans une note publiée lundi. Les 400 000 barils par jour qui sont mis sur le marché mensuellement par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires, depuis juillet 2021 ne suffisent apparemment pas à pallier cette carence. Outre de fortes perturbations au Kazakhstan et en Libye en raison de crises géopolitiques, «Nous remarquons que d'autres producteurs comme la Russie, l'Angola, le Nigeria et l'Equateur n'arrivent pas à atteindre leur objectif», affirment les analystes de ABN Amro. Autant de facteurs qui ont conduit sans doute Goldman Sachs à estimer que le prix du baril de Brent dépassera 90 dollars au cours du premier trimestre pour atteindre 95 dollars au deuxième, puis 100 dollars lors des six derniers mois de 2022. Les prix du pétrole brut pourraient s'envoler à 125 dollars le baril en 2022 et à 150 dollars en 2023 a écrit la banque d'investissement, JP Morgan dans son rapport des perspectives 2022, intitulé «Preparing for a vibrant cycle». Une occasion que l'Algérie ne doit pas «vendanger».