Le Sommet de l'initiative verte, abrité par l'Arabie saoudite et dédié, en priorité, à la question du changement climatique, a donné l'opportunité aux pays participants de se rencontrer et d'aborder leur coopération sous d'autres angles. L'Algérie ne pouvait pas la rater. Le Premier ministre, des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a reçu, lundi au siège de sa résidence à Riyadh, la cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden, en marge de ce rendez-vous. Que se sont-ils dit? Cette rencontre a permis aux deux parties de «mettre en avant la qualité des relations bilatérales, qui reflètent la profondeur des liens de coopération et de solidarité liant les deux pays frères et la volonté commune des deux gouvernements à oeuvrer ensemble au renforcement et à la diversification de la coopération algéro-tunisienne, notamment à l'occasion des prochaines échéances importantes», indique un communiqué répercuté par l'APS. Cette déclaration intervient, dans la foulée des propos du président de la République, qui témoignent des liens puissants et exceptionnels qui unissent les deux pays. Le chef de l'Etat avait affirmé, le 10 octobre que la sécurité de l'Algérie et celle de la Tunisie étaient intimement liées, assurant que l'Algérie était prête à faire face à toute tentative ciblant la sécurité du territoire tunisien. «Ce qui touche la Tunisie nous touche aussi. Nous nous abstenons de nous ingérer dans les affaires intérieures de la Tunisie et quiconque menace sa sécurité, nous trouvera à l'affût», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, lors d'une rencontre périodique avec des représentants de la presse nationale. «L'Algérie ne tolérera aucune pression sur la Tunisie, par des parties étrangères» avait souligné le premier magistrat du pays, qui a rappelé le soutien apporté par l'Algérie pour aider la Tunisie à voir le bout du tunnel. «Nous avons répondu à l'appel, lorsque la Tunisie, confrontée à la pandémie de Covid-19, a sollicité l'aide de l'Algérie», a rappelé le locataire d'El Mouradia. Un geste de solidarité qui a coïncidé, hasard de l'histoire, avec la commémoration du 63ème anniversaire des bombardements de Sakiet Sidi Youssef. Une des pages les plus douloureuses de l'histoire commune algéro- tunisienne, qui s'est réouverte dans des conditions particulières cette année: celles d'une crise sanitaire, économique, financière qui aura ébranlé le monde, mais pas la solidarité et les liens fraternels exceptionnels qui les caractérisent. 26 chasseurs-bombardiers Corsair ont bombardé, le 8 février 1958, ce paisible village tunisien, tuant 79 personnes dont 20 enfants, des réfugiés algériens regroupés par une mission de la Croix-Rouge et 11 femmes, sans compter le nombre de blessés. Un événement qui a scellé une solidarité séculaire entre les peuples tunisien et algérien que l'armée coloniale française leur a fait sauvagement payer, dans leur chair. L'Algérie et la Tunisie ce ne sont pas que deux pays qui ont une frontière commune. En plus d'un fonds linguistique, d'une culture, leurs deux peuples ont en partage une aire géographique qui a pour particularité de s'affirmer, au fil du temps, comme le berceau de l'humanité. C'est sur ce socle que reposent, désormais, les liens indéfectibles qui les unissent.