Patience. C'est en résumé ce qu'a demandé, hier, Ahmed Zeghdar, aux citoyens qui attendent depuis plus de 2 ans la réouverture du marché automobile en Algérie. Le premier responsable du secteur de l'industrie qui a annoncé des nouveautés dans le cahier des charges pour l'importation de véhicules neufs, affirme que le texte est fin prêt! Mais c'est loin d'être gagné, car des cahiers des charges portant sur l'importation de véhicules, il y en a eu, des agréments ont même été donnés, mais ce n'est pas pour autant que l'opération a été lancée. Hier, sur les ondes de la Radio nationale, le ministre a indiqué que certaines modifications avaient été apportées au texte qui sera prochainement publié. Il a précisé aussi, qu'actuellement, les dossiers de 73 concessionnaires sont à l'étude. «Nous essayons d'accélérer la procédure, mais l'opération a été retardée par le dépôt de 46 recours», a expliqué le ministre, révélant l'accord donné pour l'importation de voitures grosse cylindrée supérieure à 1,6 litre. En ne donnant aucune date sur la publication du cahier des charges ni la fin de la procédure du traitement des dossiers des concessionnaires, Ahmed Zeghdar laisse le citoyen dans le flou total. Et ce ne sera pas la première fois. Le dossier d'importation des véhicules fait du surplace depuis que «l'industrie du boulonnage» a été arrêtée avec l'annonce du retour à l'importation. Faut-il rappeler que l'ex- ministre, Ferhat Aït Ali Braham, avait annoncé la délivrance de 4 agréments provisoires, mais tout en refusant de révéler les noms des heureux élus. La polémique qu'il avait suscitée avait valu à Ferhat Aït Ali son poste. Les 4 agréments provisoires ont, bien évidemment, été annulés après l'arrivée d'un nouveau responsable à la tête du ministère de l'Industrie, Mohamed Bacha. Ce dernier a, lui aussi, annoncé la révision du cahier des charges et des modifications qui allaient dans le sens de l'assouplissement. Mais rien ne sera fait et après deux cahiers des charges, des réunions de commissions, la confection de dizaines de dossiers et même la délivrance d'un quitus provisoire pour une première liste de concessionnaires, retour à la case départ: nouvelle modification du cahier des charges. Cette fois, c'est celle de Ahmed Zeghdar qui est arrivé en juillet 2021, à la tête du secteur de l'industrie. À cette même époque, il y avait déjà une regrettable cacophonie dans les déclarations des responsables chargés de ce dossier. Le président du comité en charge d'étudier les dossiers des concessionnaires affirmait que «dans les tout prochains jours», des agréments allaient être délivrés avant qu'il ne soit démenti, le lendemain par sa tutelle. Il a fallu l'intervention du président Tebboune pour faire bouger les choses. Le chef de l'Etat a ordonné, en décembre dernier, la révision immédiate du cahier des charges fixant les conditions d'importation des véhicules et l'accélération de l'annonce des concessionnaires agréés. Dans son discours à l'occasion de la Conférence nationale sur la relance industrielle, Abdelmadjid Tebboune a parlé de lobbies qui poussent au statu quo, le laxisme de l'administration et les lenteurs bureaucratiques. Le lendemain de la conférence, en Conseil des ministres, le président ordonne la révision immédiate du cahier des charges fixant les conditions d'importation des véhicules et l'accélération de l'annonce des concessionnaires agréés, insistant sur l'impératif de fournir, au niveau régional et dans les grandes villes, un réseau de services après-vente en tant que condition pour accepter leurs dossiers. Avec cette injonction, le cahier des charges allait connaître une troisième révision, mais cela valait mieux pour avancer que le statu quo. Hier, le ministre a annoncé enfin la finalisation du nouveau cahier des charges. Restera l'étude des dossiers des concessionnaires, la délivrance des agréments et le temps entre la commande et la réception des véhicules. S'il n' y a pas de nouveaux blocages, le citoyen peut espérer acquérir un nouveau véhicule au mieux vers septembre, sinon à la fin de l'année en cours. D'ici là, il a le droit d'importer lui-même son véhicule, comme l'a rappelé le ministre, hier. Mais qui peut se permettre un tel achat? Enfin, Ahmed Zeghdar et en évoquant l'industrie automobile, a affirmé que le dossier est actuellement en examen, assurant que l'objectif est de créer une véritable industrie à la place du gonflage des pneus pratiqué auparavant. Il a annoncé des contacts avec les plus grands constructeurs de l'Europe et d'Asie, retardés par la situation épidémiologique.