Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé les réunions «illégales» du bureau du Parlement, suspendu depuis l'annonce des mesures de gel le 25 juillet 2021, réunions qui visent, dit-il, à créer le «désordre» dans le pays secoué par une profonde crise politique. «Ce qui a été appelé ''réunion virtuelle'' est illégal parce que l'Assemblée (des représentants du peuple) est gelée ainsi que son bureau», a déclaré M. Saïed à l'ouverture lundi du Conseil de la sécurité nationale, dont l'enregistrement vidéo a été publié tôt mardi sur la page Facebook de la présidence. Après des mois de blocage politique, M. Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement. Le Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple, une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, a organisé lundi une réunion en ligne et a décidé la tenue d'une séance plénière aujourd'hui pour examiner l'annulation des «mesures exceptionnelles» décidées par le président Saïed. Ces mesures lui permettent de gouverner par décret. Le bureau, présidé par le chef du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, n'a pas précisé si cette plénière aurait lieu en ligne ou dans son siège, fermé depuis la décision de gel du président. Il a également décidé la tenue d'une autre séance plénière samedi pour l'examen la situation financière et socio-économique «dangereuse» du pays. Pour le président Saïed, ces réunions ne sont que «des tentatives désespérées qui n'ont aucune valeur (...), des tentatives pour un coup d'Etat». «Ceux qui veulent le désordre dans l'Etat et ses institutions ou qui veulent s'entretuer, il y a des forces et des institutions qui les combattront», a-t-il mis en garde. Le président a également de nouveau affirmé sur le ton de l'ironie aux députés qu'ils pouvaient se réunir «dans une navette spéciale».