La Russie a annoncé, hier, avoir détruit une usine d'armement en banlieue de Kiev et assuré que les frappes sur la capitale ukrainienne allaient être intensifiées pour répondre aux attaques menées par l'Ukraine en territoire russe. «Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev», a indiqué le ministère russe de la Défense, annonçant la destruction d'un atelier de production de missiles sol-air dans l'usine Vizar. La Russie a affirmé également, hier, avoir tué une trentaine de «mercenaires polonais» dans une frappe menée dans le nord-est de l'Ukraine, dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Varsovie. «En conséquence de la frappe, un détachement de mercenaires d'une compagnie militaire privée polonaise (...) a été liquidé dans le village d'Izioumske, dans la région de Kharkiv. Jusqu'à 30 mercenaires polonais ont été éliminés», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. Evoquant «des tentatives de sabotage et de frappes des forces ukrainiennes sur des cibles sur le territoire de la Fédération de Russie», il a également averti que «si de tels événements se poursuivent, des frappes seront menées par l'armée russe sur des centres de prise de décision, y compris à Kiev, ce que l'armée russe s'est retenue de faire jusqu'à présent», a-t-il mis en garde, sans préciser si cette expression désignait exclusivement des objectifs militaires. Au lendemain du naufrage du vaisseau Amiral en mer Noire, la Russie a promis ainsi d'intensifier ses frappes sur Kiev en réponse à des attaques qu'elle qualifie de «terroristes», la première visant le fabricant des missiles Neptune avec lesquels les Ukrainiens affirment avoir coulé le Moskva. «Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev», a mis en garde le ministère russe de la Défense. Dans la nuit, c'est une usine de missiles de la région de Kiev qui a été touchée par une frappe russe. Par ailleurs, un nouvel échange de prisonniers de guerre russes et ukrainiens a eu lieu jeudi dans la région de Kherson, région du sud de l'Ukraine partiellement sous contrôle russe, a annoncé, hier, l'armée ukrainienne. «Après des négociations tendues, nous avons réussi à conclure des accords sur un échange de prisonniers dans la région du village de Possad-Pokrovské, où quatre prisonniers de l'armée russe ont été échangés contre cinq prisonniers ukrainiens», a indiqué le commandement Sud de l'armée sur sa page Facebook. La capitale régionale Kherson est sous contrôle de l'armée russe depuis début mars ainsi que plusieurs autres localités de cette région côtière. Plusieurs échanges de militaires et de civils ont déjà eu lieu entre Russes et Ukrainiens depuis le début de l'opération militaire spéciale russe le 24 février, sans être systématiquement confirmés par les deux parties. Jeudi, Kiev a annoncé que 30 Ukrainiens avaient été libérés dans le cadre d'un nouvel échange de prisonniers, sans préciser le nombre de soldats russes libérés en retour. Jeudi, le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé jeudi un deuxième village frontalier et annoncé l'évacuation de deux localités. Après le village de Klimovo dans la région de Briansk, «le village de Spodariouchino a été bombardé par l'Ukraine», a affirmé Viatcheslav Gladkov sur Telegram, assurant qu'il n'y a eu ni victimes, ni blessés, ni destructions, et ajoutant que ce village ainsi que celui de Beziméno avaient été évacués.