Une voiture piégée a explosé hier matin à Melitopol, faisant deux blessés, a indiqué l'administration pro russe de cette ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes, qui accuse Kiev d'être derrière cet «attentat». «Vers 08h00 du matin une voiture piégée a explosé dans le centre de la ville», a écrit l'administration de la cité située près de la mer d'Azov, faisant état de deux blessés, des «bénévoles qui apportaient de l'aide humanitaire» âgés de 25 et 28 ans. Une enquête est en cours, selon cette source. «C'est un acte terroriste cynique du régime de Kiev, un acte destiné à effrayer les habitants de notre ville, un acte dirigé contre les civils», a accusé Galina Daniltchenko, la nouvelle maire de la cité, dans une déclaration reprise par l'agence russe Ria Novosti. «C'est une situation horrible, et le régime de Kiev ne peut se faire à l'idée que les habitants de Melitopol ne veulent plus avoir à faire avec ce pouvoir de Kiev, nous voulons vivre une nouvelle vie, une autre vie, une vie pacifique», a-t-elle ajouté. Melitopol a été conquise par les forces russes dans les premiers jours de l'offensive de Moscou en Ukraine. Le 11 mars, son ancien maire, Ivan Fedorov, avait été enlevé avant d'être libéré quelques jours plus tard. Une administration pro russe a ensuite été installée dans la cité. Le 23 mai, Andreï Chevtchik, le maire d'Energodar, autre ville du sud de l'Ukraine accueillant la plus grande centrale nucléaire d'Europe, avait été blessé dans une explosion avec deux de ses gardes du corps. Selon le Comité d'enquête russe, une «bombe artisanale» avait été placée dans une armoire électrique dans l'entrée d'un immeuble résidentiel. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait estimé qu'il s'agissait d'un «attentat» commis par des «nationalistes» ukrainiens. Les villes de Melitopol et d'Energodar appartiennent à la région ukrainienne de Zaporijjia, en grande partie occupée par Moscou. Elle est voisine de celle de Kherson, entièrement sous contrôle russe, dont l'offensive dans le Donbass semble sur le point de s'achever. Le contrôle par la Russie du littoral de la mer d'Azov (Kherson, Zaporijjia et Donetsk), y compris le port de Marioupol, permet de constituer un pont terrestre pour relier le territoire russe à la péninsule de Crimée, qu'elle a annexée en 2014.