«Nelson Mandela, l'icône de la libération en Afrique, s'est inspiré de la lutte de la révolution de libération algérienne, qui était la Mecque des révolutionnaires à l'époque», a déclaré, hier, le moudjahid Noureddine Djoudi, ancien ambassadeur en Afrique du Sud. Il intervenait, hier, au forum du quotidien El Moudjahid lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la célébration du 60e anniversaire du recouvrement de notre souveraineté nationale. La conférence a été également dédiée au militant antiapartheid Nelson Mandela et à la lutte de Libération algérienne. Mettant en avant «la solidarité et l'engagement de l'Algérie avec la lutte de libération du peuple sud-africain», le conférencier, ancien officier de l'Armée de Libération nationale (ALN), branche armée du FLN, et ami de Mandela a déclaré que «la révolution algérienne a inspiré les mouvements de libération à travers le monde et l'Afrique». «La lutte algérienne a été un catalyseur» a-t-il poursuivi «pour que de nombreuses colonies africaines se libèrent et obtiennent leur indépendance». Il a ajouté dans ce sillage que «la foi des Africains en l'Algérie était le résultat de son adhésion à ses principes fixes et son appropriation des enjeux du continent depuis des lustres». Le moudjahid est revenu sur les liens étroits entre l'Algérie et Mandela. «Le leader avait radicalisé son combat et renoncé à la non-violence, après son voyage en Algérie. Mandela a en effet fini par comprendre au regard de l'expérience de la révolution algérienne, qu'il fallait plutôt recourir aux armes pour défendre leur pays et mettre fin au colonialisme d'un régime raciste qui massacrait la population sud-africaine,» a-t-il dit. Cela avant de révéler que «c'est Si Djamal (le nom de guerre de Chérif Belkacem: Ndlr) qui avait invité Mandela et les Sud-Africains à rechercher le soutien des peuples et des gouvernements dans leur lutte contre l'apartheid». Nelson Mandela n'est pas le seul Sud-Africain qui a, à l'époque, visité le pays. Olivier Tambo, le vice-président du Congrès national africain (ANC), est l'un des militants sud-africains qui ont été formés sur cette terre attachée à l'unité africaine, affirme Djoudi. La conférence d'hier a été marquée par la présence de nombreux diplomates, d'experts et de moudjahidine. Prenant la parole à cette occasion Rankhumise Sello Patrick, le chargé d'affaires auprès de l'ambassade d'Afrique du Sud à Alger, a salué le rôle de l'Algérie dans son soutien aux peuples à la liberté et à l'indépendance». Le diplomate a évoqué également «l'appui diplomatique apporté par l'Algérie en faveur du droit inaliénable à l'autodétermination du peuple sud-africain, et qui avait porté le combat devant les Nations unies». «L'Algérie a contribué à un continent libre et prospère et continue de soutenir les mouvements de libération en Afrique et d'être ainsi une source d'inspiration,» a-t-il conclu.