Les membres de cette famille souffrent toujours le martyre. L'Expression avait, le 30 janvier dernier, rapporté le cas de cette famille qui avait failli trouver la mort, suite à l'effondrement des escaliers d'un immeuble à El Harrach, (Alger). Notre journal rapportait alors que l'accident s'était produit lorsqu'une jeune maman, enceinte, s'apprêtait à aider sa petite fille à monter les escaliers, elle se retrouva subitement au rez-de-chaussée, ensevelie sous les décombres de plusieurs marches d'escaliers avec sa petite fille de trois ans. Plus grave, l'accident a provoqué un accouchement prématuré pour la maman qui se retrouva hospitalisée à l'hôpital Zemirli. Pis encore, le bébé est né avec une fracture prénatale au niveau de sa main droite. Notre journal révèlera alors que l'immeuble en question a été classé par les services du contrôle technique des constructions (CTC) en 2003 dans la catégorie des bâtisses à démolir absolument. Et que, suite au rapport technique du CTC, tous les locataires de l'immeuble endommagé avaient reçu la promesse de se voir attribuer d'autres habitations. Hélas ! la seule consolation qu'a pu obtenir la famille objet de notre article aujourd'hui et qui illustre le cas de bien d'autres, est celle consistant en l'octroi d'un chalet de substitution sur le site des chalets Kourifa sur la route des Eucalyptus, non loin d'une installation Sonatrach. Chalet qu'elle occupe depuis six mois et qu'elle est sommée de quitter sous peu pour regagner...l'ex-bâtisse partiellement effondrée ! Ultimatum lui est donc donné pour le mercredi prochain. D'autant que, croit-on savoir, quelque vieille personne aurait déjà servi d'exemple en étant obligée d'évacuer manu militari ledit site de chalets. Ainsi, victimes de l'effondrement des escaliers de l'immeuble qui les abritait, les membres de cette famille souffrent encore le martyre. Tout ce qu'ils demandent c'est de bénéficier d'un habitat décent après avoir miraculeusement échappé à une mort certaine sinon un handicap à vie du fait du terrible drame qui aura réussi néanmoins à avoir raison de leur résistance nerveuse puisqu' elles en sont encore profondément traumatisées. Rappelons que les demandes de cette famille en vue d'obtenir un logement décent dans le cadre du social n'ont jamais tari dès les années 1980 jusqu'aux dix jours d'hospitalisation de la malheureuse maman suite au fracassant écroulement d'une partie de l'immeuble dont les années et les secousses telluriques ont fini par fragiliser l'assise. Cette famille citoyenne ne demande maintenant qu'à sentir les égards dont sont naturellement redevables d'honnêtes citoyens. De même qu'elle refuse de croire que la force publique irait jusqu'à la déloger de son chalet de fortune ce qui ne ferait alors qu'aggraver une blessure déjà béante. Si depuis le séisme, voire avant, la maison abritait déjà et la petite famille et la belle-famille dans un modeste pièce-cuisine, elle ne saurait recueillir aujourd'hui cette femme et ses enfants avec pareille blessure psychologique, du fait du traumatisme subi et qui aura laissé de profondes séquelles au point de causer une vraie répulsion pour les lieux, théâtre du drame. En clair, la famille en question ne veut pas être reléguée au rang de laissée-pour-compte et espère jouir des égards dont sont dignes d'honnêtes citoyens. Elle n'entend pas sortir de son chalet et menace de ne pas regagner la vieille demeure déjà entamée par le poids des années. Un immeuble gravement endommagé et classé dans la catégorie des bâtisses à démolir par le CTC ne pourrait rassurer, même par décret administratif! Admettre le contraire relève tout simplement de l'irrationnel. C'est ce que veut faire entendre, coûte que coûte, cette famille, aux autorités tentées de croire qu'il est facile d'effacer un traumatisme encore vivace.