Entre Alger et Bamako, point de discordance. Il n' y a pas le feu. Un quiproquo, mal interprété par certains, né de la déclaration du président de la République Abdelmadjid Tebboune qui avait souligné que «l'argent que coûte cette présence serait mieux placé et plus utile s'il était affecté au développement du Sahel [...], s'il était investi dans des projets économiques» en référence à la présence au Mali de mercenaires du groupe russe Wagner. Des déclarations prises à moitié et déviées de leur portée. «Je suis beaucoup plus inquiet par le fait que le Sahel s'enfonce dans la misère. Là-bas, la solution est à 80% économique et à 20% sécuritaire», avait déploré le chef de l'Etat. Envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a tenu à «éteindre le feu» attisé par ceux qui veulent entretenir le chaos dans la région du Sahel. D'ailleurs, Ramtane Lamamra a été reçu par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta auquel «il a transmis un message de son frère le président Tebboune». Un message mettant en avant les efforts continus de l'Algérie en vue de renforcer les relations fraternelles et la coopération entre les deux pays frères, et «d'accélérer la cadence de mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger, compte tenu de son extrême importance dans la préservation de l'unité, de la souveraineté et de la stabilité de la République du Mali et de la région entière», révèle un communiqué du ministère. Une rencontre s'inscrivant dans le cadre du dialogue fraternel, de concertation étroite et de coordination d'échanges réguliers entre les deux chefs d'Etat. À l'occasion, Ramtane Lamamra a réitéré «l'engagement permanent de l'Algérie aux côtés du Mali» à sa sortie d'audience avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, rassurant, ainsi, les autorités maliennes quant aux bonnes intentions de l'Algérie à l'égard de son voisin du Sud. En outre, le chef de la diplomatie a assuré de la volonté de l'Algérie à oeuvrer pour le retour de la paix définitive au Mali à travers la mise en oeuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d'Alger. «Nous gardons un contact permanent avec l'ensemble des acteurs pour une meilleure convergence des positions», a-t-il souligné. Dans sa déclaration, Ramtane Lamamra a affirmé que les perspectives qui «s'ouvrent pour l'année 2023 sont prometteuses pour chacun de nos pays pour la coopération et les relations bilatérales» tout en se réjouissant d'être partie prenante de «cette continuité d'efforts pour faire en sorte que les relations économiques entre nos deux pays reflètent la qualité des relations historiques qui lient nos deux peuples». À cet égard, Ramtane Lamamra a tenu plusieurs réunions bilatérales et multilatérales, notamment avec son homologue malien, Abdoulaye Diop, ainsi qu'avec le ministre de la Réconciliation nationale, chargé de l'Accord de paix et de réconciliation, le colonel Ismaël Wagué. Des entretiens liés aux relations algéro-maliennes. D'autre part, le chef de la diplomatie algérienne a rencontré au siège de l'ambassade d'Algérie à Bamako, les représentants des mouvements maliens signataires de l'accord d'Alger. À la fin de sa visite, Lamamra a présidé une réunion de coordination du Groupe de médiation internationale sur le Mali, regroupant les membres représentants des Etats du voisinage et des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que les organisations internationales et régionales concernées, notamment les Nations unies, l'Union africaine, le Groupe Ouest-africain et l'Organisation de coopération islamique. Une réunion consacrée à l'examen des moyens d'accompagner les parties maliennes afin de surmonter les défis actuels et d'oeuvrer à des résultats tangibles dans le cadre de la mise en oeuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, notamment lors de la phase de transition de ce pays.