«Israël poursuit son agression contre les peuples palestinien et libanais en toute impunité.» A partir d'Alger, première étape d'une tournée dans plusieurs pays arabes, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a pris à témoin la communauté internationale sur les graves conséquences qui découleront des bombardements sauvages de l'armée israélienne contre le Liban et les territoires palestiniens. «La situation s'aggravera et les conséquences seront très lourdes, non seulement pour la région, mais probablement pour le monde entier» a averti Mahmoud Abbas. Le président palestinien a été reçu par le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem, et le ministre des affaires étrangères Mohammed Bedjaoui, avec qui il a longuement abordé l'offensive israélienne dans les territoires palestiniens et au Liban. «L'escalade de la violence est un fait et Israël poursuit son agression contre les peuples palestinien et libanais en toute impunité», a déploré le président palestinien. Concernant le bilan de cette visite, M.Abbas a précisé qu'il a eu des entretiens au cours desquels il a abordé de façon exhaustive et détaillée les développements de la situation dans les territoires palestiniens et libanais, affirmant que l'Algérie «joue un rôle important aux plans arabe et international». «Nous avons également abordé les relations algéro-palestiniennes et algéro-libanaises», a-t-il ajouté, précisant que «ces dernières ont été l'objet d'un examen ainsi que les actions futures». Pessimiste au vue de l'échec des tractations diplomatiques à même de stopper cette guerre contre les civils, le président palestinien a indiqué jeudi, avant de quitter Alger, s'attendre à «une aggravation de la situation» au Liban et en Palestine. Il a souligné que la demande de la communauté internationale d'un cessez-le-feu a «essuyé le refus» d'Israël. Après sa visite d'Alger M.Abbas s'est envolé jeudi à Rome où il a été reçu, le même jour, par le chef du gouvernement italien Romano Prodi, au lendemain de la conférence internationale sur le Liban dans la capitale italienne. Un conférence qui s'est soldée par un cuisant échec. Le président palestinien l'a clairement affirmé d'ailleurs à Alger: «Cette conférence a essuyé un échec» a-t-il dit. «Tout ce qui se passe au Liban et en Palestine comme destruction totale est catastrophique et la non-interdiction à Israël d'arrêter immédiatement les hostilités, comme demandé tant par les pays européens qu'arabes, atteste de l'échec de la conférence», a-t-il regretté, mercredi soir, à l'issue de ses entretiens avec M.Belkhadem. La réunion internationale n'a pas permis de lancer un appel à un cessez-le-feu immédiat au Liban en raison de l'opposition des Etats-Unis et s'est contentée d'un appel à «travailler immédiatement pour parvenir de toute urgence à un cessez-le-feu». Lors de cette tournée arabe, le président Abbas rencontrera le roi Abdallah II de Jordanie, le président égyptien Hosni Moubarak et le roi Abdallah d'Arabie Saoudite.