Comme annoncé par le président de la République, lors de son interview avec la chaîne qatarie Al Jazeera. C'est ce qu'a annoncé l'ambassade d'Algérie en France sur son site Internet, évoquant des entretiens conjoints entre le représentent diplomatique, Saïd Moussi et la secrétaire générale du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Marie Descott. Pour rappel, le président Tebboune avait assuré son homologue français, Emmanuel Macron, lors de l'entretien téléphonique du vendredi 24 mars dernier entre les deux chefs d'Etat, que le retour de l'ambassadeur d'Algérie à Paris est proche. La crise faisant suite à l'affaire de l'exfiltration de Amira Bouraoui a donc été dépassée par les deux parties. Alger ayant dénoncé «la méthode avec laquelle une ressortissante titulaire de la double nationalité algéro-française a été exfiltrée par les services consulaires français en Tunisie, à la date du 06 février 2023». Il faut dire que le retour de l'ambassadeur de l'Algérie sur le sol français est, également, motivé par des échéances politiques importantes, scellées par les deux chefs d'Etat, notamment la visite du président Tebboune en France. Il y a également la poursuite des cycles de concertations et consultations bilatérales conjointes à différents niveaux de responsabilités. Cela, sans compter la feuille de route à élaborer, en vue de la concrétisation de la Déclaration d'Alger, signée entre les deux pays lors de la visite, en août dernier, du président Macron en Algérie. «La rencontre a été l'occasion de faire le point sur les prochaines échéances bilatérales dans le cadre de l'agenda politique convenu entre les Hautes autorités des deux pays», notait le bref communiqué de l'ambassade d'Algérie en France. En fait, l'ambassadeur d'Algérie à Paris avait été rappelé par Alger, sur ordre du président Tebboune, à la suite d'une bévue des services consulaires français en Tunisie, à travers l'exfiltration illégale d'une ressortissante algéro-française, condamnée par la justice en Algérie. Ce rappel engendrait le gel des contacts et opérations consulaires à des niveaux importants, notamment la délivrance des laissez-passer consulaires, sans compter la coopération sécuritaire et autres. Le rappel de l'ambassadeur pour consultations se voulait être une réponse d'Alger vis-à-vis d'une bavure impardonnable et contraire aux règles de bienséance diplomatique de la part des services consulaires français. Ce nouvel épisode qui est venu ternir une embellie entre les deux pays, suite à une visite du président français Emmanuel Macro, en août 2022, en Algérie, a vite été dissipé à la suite de l'entretien téléphonique entre les deux présidents des deux pays. En guise de bonne foi, Paris avait, de son côté, procédé à la nomination mercredi 22 mars, de Stéphane Romatet en sa qualité d'ambassadeur de France en Algérie et ce, en remplacement de François Gouyette, dont la fin de mission est prévue au mois de juillet prochain. La brouille entre Alger et Paris peut céder la place à une relance des contacts et des collaborations mutuelles bénéfiques pour les deux rives de la Méditerranée. Toutefois, l'historie retiendra que le coup de poker de Tunis portant, vraisemblablement, l'empreinte de services d'intelligence coalisés visant, en vérité, à saborder les relations entre l'Algérie et la Tunisie, entre autres objectifs non déclarés, aura été avorté grâce à la sagesse et la vigilance d'Alger.