Trois affaires liées à l'organisation du jeu de hasard dit « le loto » ont été traitées dans différents coins de la wilaya par les services de la Gendarmerie nationale. Jusque-là toléré par les services de sécurité, notamment durant la période du mois sacré et malgré son caractère illégal, le jeu de loto est dorénavant interdit. Les organisateurs et les joueurs sont passibles des tribunaux. La dernière affaire traitée en la matière a eu lieu dans un village de la commune d'Amizour. Ayant eu vent de cette activité dans un village, les gendarmes s'y sont rendus afin d'interpeller sept personnes, dont l'organisateur, et de saisir l'ensemble du matériel utilisé. Deux autres opérations ont eu lieu depuis le début du Rramadhan, avec, au bout, des interpellations de personnes qui organisaient l'activité et des joueurs en vue de les présenter devant les juridictions compétentes. Il en est de même d'autres jeux de hasard. Ces passe-temps, fortement prisés dans les villages et les centres urbains, ne sont plus de mise cette année, privant ainsi les plus accros à ces jeux, du plaisir de prononcer le mot « au pion ! », qui sonne la fin de la partie. Dans les bourgs enfouis ou perchés sur les hauteurs des montagnes de l'Akfadou et des Babors, les cafés sont les endroits les plus fréquentés par les jeunes notamment. On y trouve comme loisirs des jeux, dont les dominos qui restent les plus appréciés afin de passer le temps durant ce mois sacré. Entre amis et copains rien ne valait, donc, une partie de dominos au café du village dans une ambiance conviviale, mais le loto demeure incontestablement le jeu qui attire le plus de monde. Aussi des garages et autres locaux sont transformés, pour l´occasion, en salles de tirage des pions qui s´emplissent dès la rupture du jeûne. Cette activité, très lucrative, se déroule dans pratiquement tous les villages de Kabylie et reste à l´origine de fortunes diverses mais aussi de faillites retentissantes. Jouer au loto est synonyme de gagner de l´argent sans le moindre effort en passant des moments agréables. Ce ne sera désormais plus le cas. La morosité s'installe comme dans les villes où la situation reste également triste. En ce début du mois sacré, les soirées ramadhanesques se suivent et se ressemblent à Béjaïa. Que ce soit en ville ou à la campagne, elles éprouvent les plus grandes difficultés d'être à la hauteur de l´ambiance d´antan où il faisait bon sortir en famille ou entre amis pour une veillée des plus gaies. Pourtant, le climat s'est fait doux. Serait-ce alors la cherté de la vie qui pousse le simple citoyen à se cloîtrer chez lui? Après la rupture du jeûne, le citoyen de la ville de Yemma Gouraya n´a d'autre choix que de flâner en ville ou de se rendre à un spectacle lorsque celui-ci est proposé à un prix abordable. À ce titre, il n'y en a pas beaucoup en ce moment. Exception faite de la maison de la culture Taos Amrouche, qui propose des spectacles chaque soir, le Théâtre régional de Béjaïa (TRB) reste en travaux, tandis que la cinémathèque semble prendre un congé sans solde. C'est vraiment insuffisant pour une ville touristique et à vocation culturelle, comme la capitale des Hammadites. L'ambiance nocturne semble, en revanche, s'installer dans la vallée de la Soummam où le groupe Atlantis a mis en place un riche programme culturel afin d'égayer les soirées du Ramadhan des familles, en proposant la majorité des grandes vedettes de la chanson kabyle dans sa grande salle polyvalente, à Akbou. Mais encore faut-il avoir les moyens d'accéder à ces spectacles. Mohamed Allaoua, Rabah Asma, Mourad Guerbas, Samir Sadaoui, Massi, Massa Bouchafa, le groupe Amzik, accompagné de Tanina Cheriet et bien d'autres, sont à l'affiche durant ce mois sacré.