La journée de lundi dernier fut franchement exceptionnelle car les «visiteurs étaient carrément survoltés du fait même que leur nombre, était supérieur à l'effort que consentait le personnel à court d'employés formés pour la circonstance. Jugez plutôt: au rez-de-chaussée, le guichet unique craquait sous la pression des justiciables, dont la plus grande majorité était là pour des papiers, envoyés à la cour d'Alger, dans les archives savamment et fraichement classées. Le monde était heureusement pour l'honneur de la justice, pris en main par le greffier en chef qui a ainsi mis la main à la pâte, venant au secours d'un personnel, certes, très courageux, mais à court de jeunes greffiers pouvant alléger la souffrance. Au 2ème étage, Imène Ouezzane, la vigilante présidente du tribunal, excellemment encadrée de ses deux précieuses greffières, fait ce qu'elle peut pour contenter les gens qui attendent dans le couloir, où se trouvent également les quatre bureaux des magistrats du siège. Parmi eux, Toufik Hamadache, le beau et massif juge du siège, brun, numéro deux du tribunal et les plaignants dans l'ordre d'arrivée. Certains problèmes posés par les avocats sont souvent ardus, mais non insolubles. L'exemple du client de Me Radia Ouerdane, de Chéraga, semble insurmontable, mais pas insoluble. La dame poursuivie par son ex. doit impérativement se conformer à la loi en matière de remise des enfants au père qui doit exercer le droit de visite dans toute sa rigueur. En attendant d'être reçue par le numero deux du tribunal, l'avocate discute de tout et de rien, avec son confrère Me Okba. Un calme plat règne de l'autre côté du couloir. Celui-là même, est aussi, réservé au parquet. Outre Moussa Guerroumi, le jeune procureur de la République, nous assistons à la réception du public par l'infatigable Hocine Taka, procureur - adjoint, qui règle les problèmes de citoyens, dans la mesure du possible. Voilà un citoyen qui se présente devant lui, et lui fait part de «l'égarement» d'un dossier portant autour d'une erreur technique. «Ce n'est rien. Refaites votre dossier, et remettez-le moi demain matin. Vous le prendrez sur place au guichet un quart d'heure après.», promet le arquetier, qui voit l'illumination du visage du jeune Toufik. A. qui retourne les talons vers la sortie. Juste avant le jeune homme, deux cadres d'une institution venaient de régler leur problème de véhicule immobilisé par une patrouille de police, leurrée par une fausse plaque de stationnement, qui traînait par là, alors que le sens interdit, avait été enlevé, il y a belle lurette, par l'APC du coin. Aussitôt, les agents de police du XIVe arrivent, une chemise dans laquelle sont fourrés des cachets psychotropes, est déposée sur le pupitre. Une demi-heure après, le procureur Hocine Taka dévala les marches d'escalier direction la salle d'audience, où se tenait l'audience pénale. Dans le sous-sol de permanence, une foule attendait patiemment de suivre la permanence de la présentation du véloce procureur- adjoint, Hichem Djaziri qui s'est farci, sans se plaindre, le moins du monde, ce lundi gris, un boulot de titans. Un jour comme un autre vient de s'écouler au tribunal d'Hussein-Dey, en attendant des jours meilleurs...