L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a appelé lundi les parties belligérantes au Yémen à faire des efforts pour une «percée sérieuse» dans les pourparlers en cours, afin de mettre fin au conflit dans le pays. Le Yémen est plongé dans un conflit militaire depuis que le groupe houthi a pris le contrôle de plusieurs villes dans le nord et forcé le gouvernement yéménite à quitter la capitale Sanaa en 2014. Le 2 avril 2022, le gouvernement yéménite et le groupe houthi sont convenus d'une trêve de deux mois sous la médiation des Nations Unies, qui a été renouvelée deux fois jusqu'au 2 octobre. Cependant, les parties belligérantes du Yémen ne sont pas parvenues à un accord concernant une nouvelle prolongation. Malgré l'expiration de la trêve, le Yémen et son peuple continuent de bénéficier de la plus longue période de calme relatif depuis le début du conflit, a observé Grundberg lors d'une réunion du Conseil de sécurité. La période de calme relatif a ouvert la porte à des discussions sérieuses avec les acteurs yéménites sur la voie à suivre pour mettre fin au conflit, a-t-il ajouté, notant que pour mettre fin durablement à la guerre, les pourparlers en cours «doivent atteindre une percée sérieuse». La situation sur le terrain du Yémen reste fragile et difficile, a indiqué Grundberg, soulignant que «nous ne pouvons pas nous permettre de rechercher une paix saisonnière». Les parties en présence au Yémen doivent mettre fin immédiatement aux provocations militaires, se préparer à et parvenir à un cessez-le-feu national durable, a-t-il recommandé. Elles doivent également procéder immédiatement à une désescalade économique et traiter les priorités économiques à court et à long terme, a ajouté Grundberg. En outre, il a exhorté les parties à progresser dans la définition d'une voie claire pour relancer un processus politique intra-yéménite sous les auspices des Nations Unies. Il a souligné que seuls les Yéménites peuvent débattre et décider des questions pesantes et fondamentales de la souveraineté, de la gouvernance nationale et locale, de la gestion des revenus et des dispositions en matière de sécurité.»Le processus promu par l'ONU sera dirigé et pris en charge par les Yéménites, et il impliquera et reflétera les priorités d'une pluralité de Yéménites, y compris des femmes et des hommes de tous les gouvernorats du Yémen», a affirmé l'envoyé. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté lundi à l'unanimité une résolution prolongeant le mandat de la Mission de l'ONU en appui à l'accord sur Hodeïda (MINUAAH) au Yémen pour une année supplémentaire jusqu'au 14 juillet 2024. En adoptant la résolution 2691, le Conseil de sécurité a réaffirmé son soutien à cet accord conclu en Suède entre le gouvernement du Yémen et les Houthis concernant la ville de Hodeïda et les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa, tout en rappelant son appel aux parties concernées à travailler de manière collaborative pour mettre en oeuvre toutes ses dispositions. Cette résolution rappelle également les entraves actuellement imposées par les Houthis à la liberté de circulation de la MINUAAH et de ses patrouilles, soulignant «l'impératif de faciliter des patrouilles accrues et sans entrave de la MINUAAH». Cette résolution demande au secrétaire général de l'ONU de présenter chaque mois au Conseil de sécurité les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la résolution, et de lui soumettre un rapport de la MINUAAH au moins un mois avant l'expiration prévue du mandat de cette dernière.