Satisfaction sur toute la ligne dans le camp Prodi après la rencontre à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des 25 pays de l´ Union européenne en présence du Secrétaire général de l´Onu Kofi Annan. Cette réunion a permis de donner un sens concret à un thème ayant pour objectif la participation de soldats de l'UE au profit de la Finul renforcée au Liban. Après les tergiversations et autres faux-fuyants durant les 34 jours de bombardements et de massacres de la population libanaise par l´armée israélienne, ponctués par la résolution, mi-figue mi-raisin du Conseil de sécurité de l´ONU, l´UE peut pendre un tranquillisant pour dormir sans aucun trouble et se dire d´avoir, pour une fois, si on peut le dire, accompli sa ‘'mission'' dans la mission. Alors que la France, avant le revirement de jeudi, hésitait et ne donnait sa disponibilité que pour un envoi de 200 soldats, un chiffre dérisoire pour une puissance «amie» du Liban, l´Italie a, en revanche, pris l´initiative de relancer le débat autour de la participation européenne à la force internationale des Nations unies pour le Liban (Finul) en se disant prête à déléguer de 2000 à 3000 soldats italiens pour la mission impartie à la Finul élargie par la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Le show télévisé de Jacques Chirac et son annonce d'une participation plus consistante de la France à la Finul avec un quota de 2000 soldats a donné un nouveau souffle à cette Europe qui tente de se libérer de l'emprise américaine en essayant de parler d'une même voix. Faut-il se féliciter de cet atermoiement européen? Ou saluer ce nouvel engagement pris par les participants de cette rencontre? Peut-on dire que l´Italie a marqué un point positive prenant le pas sur le comportement de doute de la France en redonnant une certaine cohérence à une Union quelque peu sceptique ne parvenant pas à trouver le consensus sur une participation qui devait pourtant donner à l'Union européenne une existence visible au plan international et régional. Kofi Annan, qui a assisté à la réunion de Bruxelles, s'est dit, on le comprend, content de son résultat indiquant: "plus de la moitié des effectifs ont été promis aujourd´hui (vendredi). Nous sommes déjà, rien qu´autour de la table, à 6500-7 000 soldats sur le terrain, ce qui veut dire que la colonne vertébrale de la Finul renforcée sera européenne." Romano Prodi et son gouvernement peuvent, en revanche, être satisfaits du travail fait durant cette dernière semaine." Je suis très satisfait, la politique italienne pour la paix est maintenant une politique identique de toute l´Europe. La paix dans la Méditerranée doit être le début d´un grand projet de développement et de coopération" s'exclamait ainsi le président du Conseil italien. L´Italie prendra le commandement de la Force internationale (Finul) à partir du mois de février 2007. "J´ai demandé à la France de commander la Finul 2 jusqu´en février 2007, puis ce sera le tour de l´Italie" a indiqué Kofi Annan qui a exprimé sa satisfaction de ce dénouement positif ayant trait au renforcement de la Finul élargie. A raison d´Alema pouvait dire qu´au Liban "non mandiamo fantaccini" (on envoie pas des soldats de plomb), mais une force militaire de grande consistance et compétence (...) on n'envoie pas des observateurs désarmés qui regardent le ciel pour voir si passe une fusée".