Il les a photographiées toutes nues et les menaçait d'avertir leurs familles. C'est un fait divers si particulier, pour ne pas dire unique en son genre, que celui qui vient de provoquer le drame de huit familles relevant de la localité de Chéraga, rongées par une douleur indescriptible suite au viol de leurs filles, commis dans des circonstances d'une rare cruauté. Oui, il s'agit bien d'un récit relatant les faits d'une machination diabolique qu'on croyait jusque-là inconcevable, même dans l'imaginaire des criminels les plus redoutables. Encore plus invraisemblable lorsque l'on sait que le violeur, le dénommé L.R, n'est autre qu'un quinquagénaire (54 ans), marié et père de cinq enfants et qui, par-dessus tout, revenait des Lieux Saints, il n'y a pas si longtemps. Ce pseudo hadj, résidant à Bouzaréah, sur les hauteurs d'Alger, jouissait pourtant d'une excellente réputation parmi son voisinage. Néanmoins, il se trouve que cet énergumène a atteint un degré très avancé en termes de dangerosité vis-à-vis de la société dans son ensemble. En un mot, il s'agit d'un pervers qui s'en prenait depuis cinq ans à des adolescentes âgées de 14 à 18 ans, scolarisées, soit au niveau du lycée Issiakhem, soit au CEM III, deux établissements relevant de la circonscription de Chéraga. L.R ciblait, en effet, ses victimes -qui, pour la plupart, sont issues d'un milieu indigent- durant la pause de 12h à 14h. Durant cette période creuse où lesdites victimes cassaient la croûte aux abords de leurs établissements scolaires respectifs, le hadj indélicat trouvait toujours un moyen pour entrer en contact avec elles avant de les entraîner loin des regards indiscrets pour abuser d'elles, sexuellement. «Les agissement de L.R. remontent à plus de cinq années. Il parvenait toujours à séduire les jeunes filles en leur offrant, soit un billet de cinq cents dinars, soit des téléphones portables ou des cartes de recharge», a déclaré, hier, le capitaine Berrahal, commandant de la compagnie de Bouzaréah de la Gendarmerie nationale, lors d'un point de presse consacré à la médiatisation de cette affaire scabreuse. Il ajoutera que ces adolescentes, une fois tombées dans le piège du psychopathe, sont, par la suite, acheminées à bord d'une Renault Mégane à l'intérieur de sa villa en cours de construction à Bouzaréah. Et c'est là, que le pseudo-hadj commettait son forfait, celui de violer de pauvres fillettes après les avoir droguées au moyen de Lexomil (un somnifère très puissant). Par la suite, il les photographiait toutes nues, avant de les menacer d'avertir leurs familles si jamais elles comptaient alerter les services de sécurité de ces méfaits répréhensibles à plus d'un titre. Il utilisait, aussi, ces photos pornographiques comme un moyen d'attirer, de nouveau, ses victimes et abuser d'elles à plusieurs reprises. Il arrive, selon toujours le commandant Berrahal, que ces adolescentes soient transportées dans la malle du véhicule sus-évoqué, et souvent, elles sont également rouées de coups si jamais il leur arrive de crier à haute voix leur désarroi. Elles ne disaient jamais rien ni à leur familles ni à quiconque car elles pensaient que les conséquences d'une telle révélation seraient encore plus graves que ce qu'elles subissaient comme calvaire. Et c'est ainsi que L.R continuait à abuser d'elles jusqu'à ce jour du 28 août 2006 où il a décidé de séquestrer dans sa demeure, en cours de construction cinq de ses victimes. Les familles de celles -ci s'inquiétèrent dès lors et décidèrent d'alerter les gendarmes de la compagnie de Chéraga. Cinq jours plus tard, les filles disparues ont apparu comme par enchantement, et c'est suite à leurs révélations que l'arrestation de L.R. est survenue dimanche dernier. Hier, lors du point de presse animé à l'intérieur de la brigade de Bouzaréah, quelque huit adolescences parmi les victimes de L.R, dont la présentation devant le tribunal de Bir-Mourad-Raïs devait se faire juste après ce rendez-vous avec les professionnels des médias, étaient présentes sur les lieux. L'une d'elles nous dira, sous le sceau de l'anonymat, qu'elle a dû mettre un terme à sa scolarité, en raison de la pression qu'exerçait sur elle L.R. désormais, inculpé. Cette fille, aujourd'hui âgée de 18 ans, était sûrement l'une des premières victimes, car la mésaventure qu'elle a eu à subir remonte à quatre ans. Elle devait se marier, de l'avis de sa triste mère, juste après le mois de Ramadhan, et en raison de cette histoire, elle a vu son union voler en éclats.