La commune emploie 134 personnes entre collecteurs et balayeurs couvrant quinze secteurs. Tiaret est une ville de plus de trois cent mille habitants, sans compter ceux des bidonvilles qui, une fois éradiqués, renaissent de leurs cendres. La commune emploie 134 personnes entre collecteurs et balayeurs couvrant quinze secteurs, banlieues comprises, avec un parc roulant de huit bennes tasseuses dont une en panne, cinq tracteurs avec remorque et quatre camions collecteurs d'ordures, le travail ne manque pas et les moyens tant humains que matériels sont insuffisants, de l'avis du secrétaire général de la mairie. Ainsi, pour nettoyer la ville de fond en comble, il faut effectuer deux rotations par jour et encore! Le civisme est le grand absent malgré une campagne de sensibilisation menée tambour battant par les services concernés auprès de la population à grand renfort de placards publicitaires du genre «Pour une ville propre et belle» «Ne jetez pas vos déchets partout» et tutti quanti...Les Tiartis partisans du moindre effort, continuent de balancer leurs immondices par-dessus les balcons dans des sacs qui, une fois au sol, s'éventrent attirant mouches, moustiques, chats et chiens errants, sans compter les vaches et les chèvres qui se baladent dans la nature rendant ainsi la tâche plus ardue aux éboueurs et l'atmosphère irrespirable pour eux-mêmes et leurs enfants. Croyant bien faire, les élus achètent huit cents grandes poubelles en plastique et les installent devant les immeubles et les quartiers: le résultat est décevant: la majorité des poubelles disparaissent. Certains les ont prises pour stocker l'eau, d'autres pour un autre usage. On raconte même qu'un distributeur de produits laitiers n'a pas trouvé mieux que d'embarquer une douzaine dans son camion. Mais alors, que font les comités de quartiers si prompts à se manifester quand il s'agit de distribuer le couffin du Ramadhan? Et pourquoi la commune ne les implique pas dans une opération de grande envergure visant à rendre Tiaret propre en ce mois sacré? Sans généraliser quant à ces comités, force est de reconnaître que certains d'entre eux ont fait un travail remarquable en matière d'environnement et d'espaces verts... Concernant la décharge publique à ciel ouvert située sur la route de Aïn Guesma et qui a fait l'objet d'une âpre et sourde lutte menée par les associations de l'environnement, elle sera interdite d'accès, une fois le centre d'enfouissement technique, réalisé par Cosider, opérationnel, ce qui ne saurait tarder selon notre source. Situé à Sidi Abed, ce centre recevra les déchets de Tiaret, Dahmouni, Sougueur, Aïn Bouchekeif et Mellakou, agglomérations situées dans un rayon de vingt km du chef-lieu. L'aspect socioprofessionnel des éboueurs n'est pas très reluisant, ces derniers qui s'échinent au travail, se plaignent de leurs bas salaires. Ainsi Ahmed, éboueur depuis la nuit des temps, marié, deux enfants, perçoit un salaire net de 12.600 dinars, primes comprises, une misère, dit-il comparé au salaire d'une femme de ménage de Sonatrach qui perçoit pour quatre heures de travail 25.000 dinars, mais la voirie, ce n'est pas le pétrole.