M.Ban avait recueilli 14 votes «d'encouragement» et un vote «sans opinion». Les sondages le confirment, aussi bien que les résultats du dernier vote blanc, lors duquel il a obtenu le soutien indispensable des cinq grands du Conseil de sécurité. Ainsi, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, 62 ans, est en passe de devenir le 8e secrétaire général des Nations unies. Son élection devrait être formellement recommandée dans les jours qui viennent, peut-être dès lundi prochain, par le Conseil de sécurité à l'Assemblée générale. «Il est tout à fait clair, aujourd'hui, que M.Ban Ki-moon est le candidat qui sera recommandé par le Conseil de sécurité», a déclaré, à la presse, l'ambassadeur de Chine à l'ONU, Wang Guangya, à l'issue de ce vote blanc sur les six candidats encore en lice pour succéder à Kofi Annan en janvier. De son côté, l'ambassadeur du Qatar, Abdulaziz al-Nasser, a indiqué que M.Ban avait recueilli 14 votes «d'encouragement» et un vote «sans opinion» qui n'émanait pas d'un des cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), dotés du droit de veto. Aux termes de la Charte de l'ONU, le secrétaire général est élu par l'Assemblée générale, mais sur recommandation du Conseil de sécurité, ce qui confère aux cinq permanents un rôle prépondérant. L'un des concurrents de M.Ban, l'Indien Shashi Tharoor, secrétaire général adjoint de l'ONU chargé de la Communication, a annoncé avoir concédé la victoire par fax au ministre sud-coréen et l'avoir félicité. «Il est clair qu'il sera notre prochain secrétaire général», a-t-il dit. L'ambassadeur américain, John Bolton, a, lui, aussi laissé entendre que le processus de sélection du futur secrétaire général touchait à sa fin. Au vu du résultat de ce dernier vote blanc, «j'ai demandé à mes collègues du Conseil de décider rapidement d'une date pour un vote formel», a-t-il dit, précisant que ce vote formel pourrait être fixé au lundi 9 octobre. M.Bolton, qui s'est déclaré «très content» du résultat du vote, n'a pas voulu exclure totalement la possibilité d'une surprise de dernière minute, sous la forme d'une nouvelle candidature, tout en estimant que cela était peu probable. Aucun de ces diplomates n'a voulu donner les détails du vote, laissant ce soin au président du Conseil pour le mois d'octobre, leur collègue japonais, Kenzo Oshima. Mais M.Oshima, s'adressant un peu plus tard à la presse, a, à son tour, refusé de divulguer ces détails, invoquant un «gentlemen agreement» parmi les membres du Conseil. Il a, toutefois, confirmé, lui aussi, la fin prochaine du processus de sélection. «Le sentiment au Conseil, sur la base de ce vote informel, est que nous sommes prêts à un vote formel (...) nous sommes très près d'une décision finale», a-t-il dit. De sources diplomatiques, on indiquait, lundi soir que M.Tharoor était arrivé en seconde position dans le vote blanc derrière M.Ban, avec 10 votes d'encouragement, deux de découragement dont un d'un membre permanent, et deux «sans opinion». Selon ces mêmes sources, la présidente de Lettonie, Vaira Vike-Freiberga, a terminé 3e avec cinq encouragements mais six votes contraires dont deux émanant de membres permanents et quatre «sans opinion». Une chose est sûre, le nouveau secrétaire général de l'ONU aura la tâche ardue. L‘«héritage» que va lui léguer son prédécesseur appelle à plus de clairvoyance et surtout de courage pour la mise en oeuvre de toutes les résolutions jusque-là adoptées par le Conseil de sécurité.