Dans moins de quatre mois, le pays sera confronté à une élection présidentielle anticipée. D'aucuns la conçoivent comme un test de la capacité du pays à utiliser le processus électoral à in de s'engager sur la voie des réformes structurelles. Cette élection s'annonce-t-elle compétitive et ouverte?C4 est sans doute la question que tout le monde se pose. En tout état de cause, à moins d'un mois de la convocation du corps électoral, prévue le 8 juin prochain, des partis observent «un faux suspense». Certains n'ont pas encore tranché la question de participer ou non à l'élection présidentielle du 7 septembre prochain. C'est le cas du FFS et du RCD. Le premier tiendra la session extraordinaire de son Conseil national les 24 et 25 du mois en cours pour trancher tandis que le second fera de même à la fin du mois en cours. Si le FFS s'acheminerait vers la participation au scrutin, par contre le RCD s'apprêterait à annoncer son abstention. Ã un degré moindre de suspense, des partis islamistes à l'image du MSP de Abdellali Hassani et son frère ennemi le mouvement EL-Bina de Abdelkader Bengrina attendent de voir un peu comment les choses se développeront avant de désigner leur candidat à cette échéance électorale. Une autre catégorie de partis appartenant à la coalition présidentielle comme le FLN, le RND et le front El-Moustakbal adoptent «une approche attentiste». Vraisemblablement, ils préfèrent attendre qu'un signal plus clair se présente au préalable pour se prononcer tout en plaidant pour «la continuité» afin de parachever les réformes engagés et les projets entamés. Ces derniers prônent également «la consolidation du processus constitutionnel et la poursuite de l'édification de ce qu'ils appellent ''El Djazair El Djadida''». S'inscrivant à la même enseigne, le parti Sawt Echaab n'a pas encore tranché sur la formule de la participation à la présidentielle. Même le parti de l'Union des forces démocratiques et sociales (Ufds) attendra jusqu'au 14 juin pour défnir la formule de sa participation à cette élection. Alors que la plupart des partis n'ont pas encore désigné leurs porte-drapeaux, quelques candidatures ont été néanmoins annoncées un peu plus tôt. Il s'agit de la secrétaire générale du PT, dont le conseil national du parti vient de plébisciter sa candidature. Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR), qui a confirmé sa candidature au nom de la coalition «Stabilité et réforme», formée par sept micro-partis. La présidente de l'Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul a été la première à déclarer sa candidature à la présidentielle. Certains prétendants à l'investiture suprême revendiquent de saisir ce rendez-vous électoral pour inaugurer un nouveau leadership national et consolider la démocratie. D'autres réclament d'en faire de cette élection une occasion pour tourner la page et d'amorcer une transition politique ordonnée, la demande en la matière étant forte. Il serait question aussi de mettre le pays sur la voie de la résolution d'une série d'autres problèmes stratégiques. Selon de nombreux observateurs, cette élection devrait également tenir compte du contexte international et régional particulièrement agité, de menaces aux frontières ainsi que la perspective d'une éventuelle ingérence étrangère. Par ailleurs, des partis revendiquent le remaniement de la Commission nationale indépendante des élections, dont tous les membres sont nommés par le président de la République, pour qu'elle soit considérée comme plus impartiale. La plupart des partis politiques n'ont pas la capacité organisationnelle ou les ressources nécessaires pour passer le cap de la collecte de signatures et des parrainages nécessaires, ni encore moins d' organiser des campagnes nationales. Enfin, la totalité des partis en lice réclament une ouverture médiatique et politique, en prévision de ladite échéance.