Skikda, Jijel, Tébessa, Mila. Les contestations enregistrées, chaque jour, traduisent l'ampleur du fossé qui sépare le citoyen de son administration dont l'APC constitue le premier maillon. A quelques très rares exceptions, le phénomène est national. Les APC sont décriées, accusées de malversations, de favoritisme, de détournements, de dilapidation de biens publics, etc. En somme, d'une gestion catastrophique des affaires. Cette semaine, le vent de la contestation arrive du côté Est du pays. A Oulad Essassi, un village de la commune de Beni Zid (wilaya de Skikda), un sit-in a été organisé devant le siège de l'APC. Les citoyens s'élèvent contre l'exclusion, l'absence de centres sanitaires, le manque d'aides financières et la défection du réseau routier. Les représentants de ce village ont remis une plate-forme de revendications au chef de daïra en l'absence du P/APC, qui serait en congé en cette période estivale. A Negrine, commune située à 140 km au sud de Tébessa, des citoyens se sont rassemblés et demandent la dissolution du conseil communal. Le rassemblement s'est terminé sans émeutes, après que les citoyens eurent été convaincus que la satisfaction de leur revendication relève du ministère de l'Intérieur. La wilaya de Tébessa, suite aux événements qu'elle a connus en juin dernier, a déjà vu des changements à la tête de trois de ses communes. Il s'agit notamment d'El-Kouif , d'Aïn Zerga et de Guriguer. Dans la même wilaya, des contestations faisant état de la même revendication, à savoir le départ du président de l'APC et de son équipe, viennent de Tlidjen et de Morsott. Durant cette même semaine, une centaine de citoyens, de la commune de Mechta Essbikha, à environ 80 km de Ferdjioua (wilaya de Mila), a paralysé la circulation routière, les raisons de leur ire sont les mêmes. Ces contestations sont un signe fort d'une grande faille qui sépare le citoyen de son administration dont l'APC constitue le premier maillon. Rappelons qu'au cour du mois de juillet, 150 élus ont été arrêtés pour gestion catastrophique. Par ailleurs, un rapport remis à la tutelle fait état de 120 APC accusées de dépassement particulièrement dans la gestion du foncier. C'est dire à quel stade de déliquescence sont arrivées ces structures pourtant censées garantir les droits du citoyen. A ce titre, il est urgent de réviser le mode de leur fonctionnement et de leur gestion. Un Code communal qui déterminera les prérogatives et les véritables responsabilités des P/APC s'avère nécessaire.