Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s'engagera durant son second mandat à faire du dialogue national avec l'ensemble des forces nationales vives son alpha et son oméga comme initiative politique de premier ordre. Cette offre est une sorte d'opportunité pour toute la classe politique, y compris celle qui «excelle» dans l'opposition formelle et contre-productive. Il s'agit d'une nécessité historique à même de répondre aux grands défis qui se dressent à la nation au plan régional et international. Le président Tebboune est conscient de l'enjeu central qui s'impose au pays, à savoir la consolidation du front interne et le renforcement de la cohésion nationale. Cet aspect constitue une urgence nationale et patriotique. Cet engagement auquel s'attache profondément le président Tebboune est expliqué comme «Un dialogue qui nous permettra de baliser ensemble le chemin qu'empruntera notre pays en matière de consécration de la véritable démocratie, non pas celle des slogans, mais celle qui donne la souveraineté à ceux qui la méritent», a-t-il affirmé. Il est donc question d'une initiative extra-partisane et loin de se proposer comme une forme d'instrumentalisation politicienne. D'ailleurs, c'est simple, le président Tebboune n'aura aucune joute importante le concernant à défendre hormis de s'atteler à relancer l'économie du pays et contribuer davantage dans la stabilisation des institutions de l'Etat. Le dialogue que vise à lancer prochainement le président de la République est une démarche émanant de sa propre conviction que l'Algérie est entourée de menaces au niveau de ses frontières. Ce qui a nécessité un sursaut patriotique salvateur pour sauvegarder l'Etat national. Le dialogue intrinsèque est le meilleur viatique quant à la consolidation du front interne et le renforcement de la cohésion nationale. De ce point de vue, toute la classe politique est conviée à apporter sa contribution à cet effort patriotique, et à le réussir, afin de barrer la route aux aventuriers qui veulent porter préjudice au pays en ciblant son unité nationale et sa stabilité politique. Le dialogue doit concerner surtout les forces qui ont fait de l'abstention politique un dada. Ceux-là mêmes sont appelés à réviser leur attitude et s'ouvrir à cette idée généreuse qui ne porte pas en son sein une connotation péjorative ou une approche négative. Il est venu le temps où les partis d'opposition doivent recourir à une approche pragmatique dans leur pratique de la notion de l'«opposition» politique et de sortir une fois pour toutes des démarches relevant des sentiers battus. L'opposition, la vraie, est appelée à s'inscrire dans la dynamique politique même si cela va à l'encontre de sa stratégie politique. Participer à un processus de dialogue ne signifie nullement une trahison ou un retournement de veste au plan politique. D'ailleurs, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), à travers son président Atmane Mazouz, a bel et bien revu sa copie en déclarant que «c'est une proposition longtemps défendue par le RCD, à travers notre appel à un débat national responsable, sans exclusive, dans le but de garantir la cohésion de la nation et la pérennité de l'Etat». Cette déclaration est une grande avancée en soi en matière d'autocritique politique digne de ce nom. L'opposition est le véritable contre-pouvoir aux côtés des médias en général. L'Etat ne peut fonctionner d'une manière linéaire et plate. L'opposition est faite pour remettre en cause beaucoup de «postulats» figés qui se sont érigés en credo. Mais cela ne signifie nullement qu'il faut s'opposer sur toute la ligne sans avoir une vision et une conception politique et idéologique homogènes. Le dialogue est une vertu politique, et les forces politiques qui s'opposent à une démarche politique sont appelées un jour à être au pouvoir pour gérer les affaires publiques; et elles doivent dans ce cas recourir au dialogue pour juguler les crises et les situations d'impasse qui se dressent à la nation.