Semaine après semaine, et malgré une résistance à toute épreuve, les cours de l'or noir cèdent du terrain. Leur niveau actuel n'a rien d'inquiétant pour l'Algérie qui a confectionné sa loi de finances sur la vase d'un baril à 60 dollars. Soit une marge de plus de 13 dollars. Il faut reconnaître cependant que ce n'est pas le meilleur des scénarios car ce recul, qui s'inscrit dans la durée, n'est pas fait pour être rassurant. Le Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, a cédé plus de 1,25 dollar entre le 24 et le 28 février alors que son équivalent américain, le WTI, est retombé sous la barre des 70 dollars. Les choses semblaient pourtant bien engagées. Les cours de l'or noir ont évolué en hausse dès leur première journée de cotation, lundi dernier, rattrapant une partie des pertes de vendredi, mais restant toutefois proches de leur niveau le plus bas depuis le début de l'année, en l'absence de grand catalyseur. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a pris 0,47% à 74,78 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour livraison le même mois a gagné 0,43% à 70,70 dollars, après avoir ouvert à 69,80 dollars, son niveau le plus bas depuis décembre. Les experts expliquent ce mouvement. «Le marché est à la recherche d'une direction», qu'elle soit liée «au chaos tarifaire de Trump, aux évolutions géopolitiques liées à l'Ukraine et à la Russie» ou aux développements au Moyen-Orient puisque «n'importe laquelle de ces situations pourrait devenir un gros titre» dans les jours qui viennent, indique Robert Yawger, de Mizuho USA. Les cours de l'or noir ont également été soutenus par les nouvelles sanctions décidées par Washington contre des personnes, des sociétés et des navires accusés de contourner les sanctions contre le pétrole iranien, dans le cadre de sa politique de «pression maximale» sur les ressources de Téhéran. Les ministères américains des Affaires étrangères et des Finances ont indiqué, dans des communiqués séparés, viser 22 personnes ou sociétés et 13 navires pétroliers. Ces sanctions ont permis au prix du baril de brut de remonter, alors qu'il chutait à cause d'une confiance des consommateurs amoindrie aux Etats-Unis en réaction à la politique économique de Donald Trump. Le baril changera d'humeur, hélas, dès le lendemain. Les prix du pétrole reculeront nettement, mardi, alors que la confiance des consommateurs américains est en berne un mois après l'entrée en fonction de Donald Trump et que le marché craint une éventuelle levée de sanctions américaines contre la Russie. Le Brent a lâché 2,35% à 73,02 dollars. Le West Texas Intermediate a cédé 2,50% à 68,93 dollars. Les deux références du brut ont terminé à un plus bas depuis fin décembre dernier. «En ce moment, le marché est très volatil, et chaque nouvelle est vécue comme un coup de massue pour les opérateurs», a souligné John Kilduff, d'Again Capital. Cette tendance baissière s'accentuera mercredi. Les cours du pétrole perdront de la vitesse après les dernières annonces de l'administration Trump sur les droits de douane et toujours lestés par la perte de confiance des consommateurs américains dans l'économie aux Etats-Unis. Le baril de Brent de la mer du Nord reculera 0,67% à 72,53 dollars. Le WTI a abandonné 0,45% à 68,62 dollars. Le marché «répond au report de l'imposition de droits de douane (par les Etats-Unis) au Canada et au Mexique», a expliqué Bart Melek, de TD Securities. Le baril se rattrapera pourtant jeudi. Les prix monteront poussés par l'annulation de la licence d'exploitation de pétrole du Venezuela accordée à l'entreprise américaine Chevron, créant une tension sur l'offre du marché pétrolier. Le Brent pour livraison en avril prendra 0,92% à 73,20 dollars. Le West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, progressera de 0,90% à 69,24 dollars. L'embellie sera de courte durée. Les cours du pétrole perdront du terrain vendredi, plombés par les menaces douanières renouvelées par Donald Trump, mais aussi par une inquiétude persistante concernant la demande chinoise. Le Brent, dont c'était le dernier jour de cotation, a perdu 1,16% à 73,18 dollars. Le WTI reculera de 0,84% à 69,76 dollars. Le baril achève ainsi une semaine «photocopie» des précédentes...