L'Algérie vient de vendre une importante cargaison de pétrole au profit de la plus grande raffinerie de pétrole d'Afrique, au Nigeria. Connu pour sa grande qualité, le «Sahara Blend» rivalise avec les plus grandes variétés en Afrique et dans le monde. Il s'agit de la raffinerie «Dangote», propriété de l'homme d'affaires nigérian, Aliko Dangote,qui vient de contracter une expédition d'environ un million de barils de pétrole brut algérien, dont la livraison interviendra entre le 15 jusqu'au 20 du mois de mars en cours. Selon les informations issues de différentes rédactions internationales, la grande raffinerie nigériane de Dangote, dont la capacité de traitement est de 650 mille barils, a profité d'une baisse concurrentielle au niveau des prix, pour acquérir cette cargaison du Brent algérien qui semble convenir le mieux à ses affaires. Au-delà des aspects commerciaux et des fluctuations des marchés énergétiques mondiaux de cette transaction prometteuse, cela illustre l'embellie des relations bilatérales qui lient l'Algérie et le Nigeria. En effet, les deux grands pays leaders dans le continent, en termes de production et d'exportation d'hydrocarbures, multiplient depuis quelque temps, les échanges et les actions bilatérales de coopération. Dans ce cadre, il faut rappeler le rôle actif de l'Algérie, aux côtés du Nigeria, au sein des organisations énergétiques africaines et internationales, notamment l'Organisation des producteurs africains de pétrole (Appo) et le Forum des pays exportateurs de gaz (Gecf). Tout d'abord, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a connu une nette progression, enregistrant une valeur de 111,35 millions de dollars en 2022, contre seulement 1,8 million de dollars en 2021. C'est dire toute la dynamique naissante entre les deux pays, en termes de coopération et de partenariats dans les secteurs d'intérêts réciproques. Par ailleurs, les deux pays coopèrent admirablement, en vue de réaliser l'un des plus grands projets d'Afrique, à savoir le gazoduc transafricain «le Nigal, ou Trans Saharan gas-pipeline (TSGP)», devant relier l'Afrique au continent européen. Il s'agit du plan grand projet, en phase de réalisation, devant desservir les pays européens d'un volume de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, sur une longueur de 4200 km. Le coût de l'investissement est estimé à 13 milliards de dollars. Un tel projet est à même de générer davantage de projets corollaires, à même de faire les affaires des deux pays, et par ricochet ceux des pays limitrophes, dont le Niger. Animé par un sentiment d'appartenance affiché et un devoir de solidarité envers les pays frères africains, l'Algérie continue d'oeuvrer, concrètement en faveur d'une forte intégration économique africaine. Dans ce cadre, l'Algérie et le Nigeria, tous deux membres de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), envisagent de monter un vaste programme de coopération bilatérale, afin de fructifier cet espace idoine. Par ailleurs, l'Algérie et le Nigeria sont également au coeur d'un partenariat comprenant la signature de plusieurs accords de coopération, touchant à différents domaines d'activités. Il y a également ce projet grandiose de la fibre optique reliant l'Algérie à Abuja au Nigeria. Il s'agit de la «Dorsale transsaharienne à fibre optique» devant relier plusieurs pays africains, dont l'Algérie, le Niger, le Nigeria, le Tchad, le Mali et la Mauritanie. Un levier pour le développement technologique du continent, auquel le président algérien Tebboune n'a eu de cesse d' appeler et de défendre farouchement. Il est, par ailleurs, question pour les sociétés et les hommes d'affaires algériens d'investir le marché nigérian, à travers les services, le numérique et l'économie de la connaissance et autres encore. L'industrie algérienne est à même de répondre aux besoins du marché nigérian, grand demandeur des produits agroalimentaires, agricoles, pharmaceutiques, différentes industries manufacturières, ainsi que le textile. Au plan politique, les deux pays s'alignent sur les mêmes visions concernant nombre de questions régionales et internationales, sans compter un consensus autour de la nécessaire intégration économique africaine.