Béjaïa, au quatrième jour du mois sacré. La capitale des Hammadites, dans tous ses coins, n'a pas dérogé à la tradition. La solidarité a été au rendez-vous. Les bienfaiteurs et les bénévoles continuent à faire preuve de générosité et d'altruisme. Ce qui allège la souffrance des catégories vulnérables. Les rues commencent à se réanimer après la rupture de jeûne. Les citadins préfèrent flâner dans les rues et boulevards de la ville, histoire de faciliter la digestion de plats copieux. Si beaucoup ont procédé à la rupture du jeune en famille, d'autres n'ont pas cette chance pour diverses raisons. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont privés de cette chaleur. À Béjaïa, les actions de solidarité se poursuivent depuis le premier jour de Ramadhan à travers les communes de la wilaya de Béjaïa, où il a été enregistré l'ouverture de 35 restaurants de la Rahma dans une vingtaine de communes, en attendant la délivrance des autorisations pour d'autres restaurants, dont la commission de wilaya d'hygiène et de sécurité qui a émis des avis favorables. C'est dans ces lieux que sont pris en charge les démunis, les voyageurs et autres cas de force majeure. Ces 35 restaurants, implantés dans des quartiers et sur les principaux axes routiers, accueillent chaque soir au moment de la rupture du jeûne de nombreuses personnes nécessiteuses, des passagers vers la wilaya et des travailleurs qui se trouvent loin de leurs familles. Ces restaurants, qui sont l'oeuvre d'associations caritatives, de bienfaiteurs et du Croissant-Rouge algérien, offrent des repas chauds et consistants. Au troisième jour du mois sacré, nous avons partagé le dîner avec les convives du restaurant Rahma d'Aokas, situé aux abords de la nationale 09. Ici, les voyageurs, les démunis et les travailleurs jeûneurs partagent la rupture du jeûne en toute égalité. Chacun a droit à un bol de chorba, un hors-d'oeuvre, un plat consistant avec viande ou poulet, bourek et un dessert, le tout accompagné d'une boisson. Dans ce restaurant, qui ouvre pour la quatrième année de suite, des plats à emporter sont offerts aux familles qui veulent préserver leur intimité en ce mois de bienfaisance mais aussi aux malades qui ne peuvent pas s'y rendre. Sur l'axe de Souk El Tenine-Aokas, les routiers qui viennent des wilayas de l'Est algérien marquent leur temps d'arrêt dans les trois restaurants ouverts pour rompre leur jeûne au milieu d'une ambiance conviviale et un accueil chaleureux. En ce mois béni, les services de la wilaya ont procédé au versement des 10 000 DA, prime de solidarité du Ramadhan, aux bénéficiaires. À Béjaïa et les grands centres urbains, une opération de prise en charge des sans-abris à travers les places publiques et les ruelles de la ville est en cours chaque soir. Ces personnes vulnérables sont récupérées et emmenées au centre des personnes âgées de Béjaïa où des repas chauds leur sont servis en leur assurant aussi des soins médicaux et des vêtements.