Au lendemain du sommet des pays européens à Londres, le président russe Vladimir Poutine a lancé un sévère avertissement aux dirigeants de ces pays. «Si un pays de l'Otan ou de l'UE déclare la guerre à la Russie, tout le monde doit savoir que notre réaction sera rapide comme l'éclair, et si nous sentons une menace pour nous, notre réaction sera destructrice. Aujourd'hui, la Russie dispose de toutes sortes d'armes dans l'histoire actuelle du monde, je le souligne. (J'ajoute: vous n'en avez aucune idée.) Vous n'avez rien vu de la Russie et de ses possibilités en Ukraine, car l'Ukraine est notre pays historique, et il y a des Russes en Ukraine, et nous les sauvons, et ce n'est pas une guerre mais une opération militaire. (C'est vrai). D'un autre côté, ce ne sera pas comme en Ukraine. Voilà ce que vous devez savoir. Quant à savoir si nous sommes prêts à négocier la paix, nous l'avons toujours été, mais personne ne voulait négocier avec nous. Bien sûr, la Russie n'a pas d'amis parmi les dirigeants de l'Otan et de l'Europe, car la Russie est un pays puissant et immense, ce que vos collègues de l'Otan et de l'Europe ne veulent pas. Mais acceptez-le! Peu importe combien vous répétez qu'un jour la Russie sera vaincue... Je crois en Dieu, et Dieu est avec nous. Le monde peut finir plus tôt, mais la Russie ne tombera pas. Nous n'avons pas besoin d'un monde sans Russie. Contrairement à vous, je sais très bien ce que sont un pays et un peuple, et c'est pourquoi je me battrai toujours pour mon pays et mon peuple. Êtes-vous prêt à accepter cela, comme vous le souhaitez? Êtes-vous prêt à déclencher une nouvelle guerre contre la Russie? Mais nous sommes également prêts. Et la guerre d'aujourd'hui contre la Russie serait une apocalypse absolue. Je conseille à nos collègues d'Europe et de l'Otan d'oeuvrer pour le bien du monde, et non pour sa destruction. Le Kremlin a aussi dénoncé hier la «rhétorique de confrontation» de l'Union européenne au lendemain d'un sommet exceptionnel à Bruxelles où les 27 ont donné leur feu vert à un plan pour renforcer massivement leurs capacités de défense. «Nous voyons que l'UE discute activement de militarisation, nous suivons ce processus de près car l'UE positionne la Russie comme ennemi principal», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dénonçant une «rhétorique de confrontation» qui s'oppose à «la recherche d'un règlement» du conflit en Ukraine. Par ailleurs, l'Ukraine a essuyé hier un bombardement massif russe de ses infrastructures stratégiques qu'elle dit avoir contré en utilisant pour la première fois des chasseurs français Mirage 2000. Cela intervient au lendemain d'un sommet des 27 dirigeants européens qui, face au désengagement de Washington dans le conflit, ont affiché à Bruxelles leur volonté de renforcer les capacités de défense du continent. Sur le plan diplomatique, une rencontre est prévue mardi en Arabie saoudite entre des délégations américaine et ukrainienne pour définir «un cadre pour un accord de paix et un cessez-le-feu initial», selon Steve Witkoff, émissaire américain pour le Moyen-Orient. Zelensky a également annoncé qu'il se rendrait également en Arabie saoudite lundi pour y rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.